07/06/2011 Ce samedi, le défilé de l'Europride dans la capitale italienne sera le point d'orgue d'une manifestation pleine de sens dans un pays où les droits LGBT n'avancent pas. La participation surprise de Lady Gaga est donc une aubaine pour les militants... C’est dans un contexte politique tendu que la Ville éternelle accueille, jusqu’au 12 juin, la 18e Europride. Les organisateurs comptent, grâce à cet événement, peser davantage sur les décisions de dirigeants toujours très réticents concernant les questions LGBT. Et dans ce contexte, ils voient la participation de Lady Gaga à la marche comme un élément décisif pour arriver à leurs fins. C’est une annonce que les organisateurs ont voulu garder secrète jusqu’au moment opportun, histoire de la rendre la plus bénéfique possible pour l’Europride. Lady Gaga participera à la marche prévue dans les rues de Rome (elle y fera un discours), le 11 juin, moment phare de l'événement qui se déroule pendant dix jours dans la capitale italienne. Campagne électorale aux relents homophobes Faire venir l’icône gay n’aura pas été de tout repos. « C’est forcément un casse-tête mais l’ambassade américaine nous a énormément aidés, notamment en contactant Universal. De son côté, Lady Gaga vient sans demander quoi que ce soit en retour. Elle a épousé la cause gay et qui croit vraiment» explique Stefano Bolognini, responsable du service de presse de l’Europride. Ce dernier attend beaucoup de cette venue exceptionnelle. «Elle va nous permettre d’avoir un retentissement certain en Europe et par conséquent aussi en Italie où l’Europride aurait été, sinon, moins médiatique», explique-t-il. Peser sur le débat L’objectif principal des organisateurs italiens est clair: l’Europride doit leur permettre d’accroître leur poids sur le plan national. Bref, l’événement continental garde cette année encore tout son caractère politique, à l’instar de l’édition 2010, qui avait lieu à Varsovie, pour la première fois dans un pays de l’Europe de l’Est où l’homophobie reste monnaie courante. En Italie, la raclée reçue il y a quelques jours aux élections municipales par Silvio Berlusconi et son clan est considérée comme une excellente nouvelle par les associations gays et lesbiennes du pays. Mais la campagne qui a précédé le scrutin, marquée par des slogans et déclarations homophobes, propagés par la droite, montre que beaucoup de travail reste à faire. Le contre-exemple italien Les prospectus anti-Europride distribués ces dernières heures par le parti du Président du conseil italien sont une ultime preuve de l’opposition à laquelle se heurtent les militants. Ceux-ci continuent malgré tout à marteler leurs revendications, à commencer par la création d’une politique contre l’homophobie. «L'Italie reste, avec la Grèce, le seul pays de l’Union européenne à n’avoir voté aucune mesure en faveur des homosexuels. Quand nous essayons de faire bouger les choses, par exemple en proposant d’instaurer l’équivalent du pacs, on assiste à un désastre», souligne encore Stefano Bolignini. Outre Silvio Berlusconi, bien sûr, le Vatican a un rôle très fort de frein sur les décisions politiques, tout comme l’attitude frileuse et parfois carrément hostile de la gauche, rappelle-t-on du côté des militants. Soutien du maire Des lueurs d’espoir, néanmoins, existent. Stefano Bolognini indique ainsi que les organisateurs de l’Europride ont reçu un «soutien important sur les plans économique et technique de la part de la mairie», pourtant tenue par l’ex néo-fasciste Gianni Alemanno. Par ailleurs, des hommes et femmes politiques participeront à des réunions et ateliers qui se tiendront tout au long de la semaine. La marche du 11 juin se déroulera pour sa part au cœur de la capitale et aura donc une vraie visibilité. À partir de 16h, les manifestants défileront sous les yeux de milliers d’habitants et de touristes. Ils passeront par le Colisée, les Forums impériaux, la Basilique Sainte-Marie-Majeure ou encore le Circus Maximus. |
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