30/06/2011 Sur LCP la semaine dernière, le député UMP Jacques-Alain Bénisti avait lancé: «Après le mariage homosexuel, bientôt l’adoption! (…) À quand la dépénalisation du viol?» En l'absence de sanction de ces propos, les associations s'inquiètent. Hier, l'association Tjenbé Rèd a annoncé la saisine du Conseil d'harmonisation et d'arbitrage de La Chaîne Parlementaire au regard de l'article de la loi de 1986 sur la liberté de communication qui permet au CSA de sanctionner un média qui mettrait à disposition du public une «incitation à la haine». Jeudi, l'association Homosexualités et socialisme (HES) avait déjà exigé de l'UMP qu'elle «dénonce immédiatement» les «propos indignes» de Jacques-Alain Bénisti. «Après le mariage homosexuel, bientôt l’adoption! (…) À quand la dépénalisation du viol?» Jacques-Alain Bénisti La raison de cet émoi? Les rapprochements oiseux du député du Val-de-Marne, sur LCP, jeudi 23 juin. Dans un débat sur la dépénalisation du cannabis, l'élu UMP avait lancé: «Ma position, elle est simple. Quelle société veut-on donner pour nos nouvelles générations, pour les jeunes d'aujourd'hui? Est-ce qu'on veut laisser cette société (…) d'impunité, liberticide, une société du laisser-aller… Alors on a vu, après le mariage homosexuel, bientôt l'adoption! Après l'autorisation du piratage, des vols de DVD! Après la demande d’arrêt des contrôles de vitesse, après la dépénalisation de la prostitution, après la non-incarcération des délinquants mineurs! Je dirais, à la limite, à quand la dépénalisation du viol? Ou la légalisation du viol?» «Quel amalgame, c'est scandaleux ce que vous dites!» a aussitôt réagi Annick Lepetit, députée PS de Paris, présente sur le plateau. «En comparant l'ouverture du mariage à la légalisation d'un crime, la droite montre le visage qu'elle avait déjà il y a trente ans, lorsqu'elle s'est opposée à la dépénalisation de l'homosexualité», estime HES, qui note que «après les amalgames insultants de la députée UMP Brigitte Barèges, les propos tenus aujourd'hui par le député UMP Jacques-Alain Benisti rappellent douloureusement la profondeur du gouffre dans lequel le parti de Nicolas Sarkozy a laissé s'effondrer sa parole. Les haines et les violences dont sont victimes les personnes LGBT se nourrissent de telles assimilations.» Tjenbé Rèd note pour sa part que «LCP ne relève pas de l'autorité du CSA» et cherche donc à trouver un autre levier de sanction possible. En tout cas, près d'une semaine après les propos de Jacques-Alain Bénisti, aucune voix ne s'est levée, ni à La Chaîne Parlementaire ni dans le camp de la majorité présidentielle, pour sanctionner l'amalgame du député ou s'excuser. Mise à jour 15h: Jacques-Alain Bénisti vient de publier un droit de réponse sur le site du Nouvel observateur. |
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