12/07/2011 A BORD DE LA CROISIÈRE GAY (4). Les escales de Malte, Mykonos et Santorin ont semblé bien courtes aux passagers, mais tous garderont le souvenir d'une semaine hors du monde et du temps. Tout comme les membres d'équipage, qui ont eux aussi vécu une semaine complètement folle. Rien ne semble étonner les membres d'équipage du Horizon. Pourtant, on imagine qu'ils n'ont pas été souvent confrontés à la bonne humeur d'un millier de passagers gays, et à leurs excentricités. «La préparation de cette croisière a commencé il y a six mois, explique Luis Santo, directeur de l'hôtel. En temps normal, nous accueillons à bord des familles mexicaines ou espagnoles. Le public gay est évidemment très différent.» Horaires de travail adaptés Tout le personnel a donc été formé pendant deux semaines afin d'accueillir au mieux ces passagers peu ordinaires. «Le plus important, c'est que les passagers se sentent à l'aise, dit Luis Santos. Commercialement, ce serait très mauvais s'ils se sentaient jugés par l'équipage. Nous avons donc bien expliqué au personnel qu'elles étaient les spécificités de cette communauté et ils s'y sont familiarisés.» Par exemple, les horaires de travail ont été adaptés. «D'habitude, les restaurants ouvrent à des heures bien précises, explique Luis Santos. Ici, nous proposons un buffet ouvert 24h sur 24 et les deux restaurants restent ouverts plus longtemps. Nous proposons également des menus plus raffinés et diversifiés.» Autre exemple: les cabines sont nettoyées en soirée et pendant la nuit, vu qu'à cette heure-là, la plupart des passagers font la fête au bord de la piscine, qui reste elle-même ouverte jusqu'à 3h du matin, ce qui n'est pas le cas durant les croisières habituelles. «Nous avons également renforcé les équipes aux bars, et nous avons embarqué beaucoup plus d'alcool que d'habitude», ajoute en riant Luis Santos. Chaque jour, le directeur de l'hôtel rencontre les responsables de la Démence et adapte le programme si nécessaire. Cette semaine, la flexibilité est le maître mot de l'équipage, aux petits soins avec des passagers qui le leur rendent bien. La prévention n'a d'ailleurs pas été oubliée. Le premier soir, chaque passager a reçu la visite du steward responsable de son couloir, qui lui a remis quelques préservatifs. S'amuser, oui, mais en se protégeant. «Tout cela a été négocié avec la Démence, explique Luis Santos. C'est le cas de la zone nudiste proposée près de la piscine en journée, et c'est aussi le cas de la Cruising Area installée sur le pont 12 pendant la nuit.» Un espace où des scènes plutôt coquines se déroulent. Quelques jours après le départ, cette zone a pourtant été réaménagée et un labyrinthe de chaises longues empilées a été aménagé. «Pour préserver l'intimité des passagers, explique Luis Santos, mais aussi pour préserver notre personnel.» «Le personnel s'en souviendra longtemps» La sécurité à bord a également été renforcée et chaque soirée est placée sous haute surveillance. Cela n'empêche pas la drogue de circuler. Sur la piste de danse ou dans les toilettes, les consommateurs se cachent à peine. A peine une demi-heure après le départ de Malaga, un homme victime d'une overdose au GHB a d'ailleurs dû être évacué. Tous les passagers ont été avertis de l'incident par haut-parleur et ont été invités à la prudence. «Nous sommes très attentifs aux problèmes de drogues, confirme Luis Santos. Un dealer a été interpellé par notre service d'ordre et les produits qu'il avait en sa possession ont été confisqués.» Pour le directeur de l'hôtel, le bilan est néanmoins très positif. «Je n'ai jamais vu une telle ambiance sur une croisière, dit-il. Les passagers s'amusent, sont satisfaits, et le personnel s'en souviendra longtemps.» Des négociations sont d'ailleurs déjà en cours pour la croisière 2012 de la Démence, qui devrait avoir lieu sur un bateau plus grand l'été prochain. |
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