08/08/2011 Tout au long de l'année, l'association ParisGayVillage organise des visites LGBT dans la capitale. Habituellement une fois par mois, ParisGayVillage propose durant tout l'été une visite chaque dimanche. Hervé Latapie, un des guides, nous en dit plus. Saint-Germain-des-près, les Champs-Elysées, le Palais-Royal ou bien sûr le Marais... Ce sont quelques-uns des quartiers de la capitale que les guides de ParisGayVillage proposent de redécouvrir sous l'angle de l'histoire LGBT. Hervé Latapie, bien connu des gays parisiens puisqu'il dirige Le Tango, fait partie de cette équipe. TÊTU: D'où est venue l'idée originale de faire visiter des lieux qui ont marqué l'univers homosexuel parisien? Hervé Latapie: Les visites qui nous organisons viennent de notre envie de faire partager notre passion pour Paris et son histoire. C'est une sorte de réappropriation de la ville pour les gays et les lesbiennes, cette ville où bien souvent nous avons été obligés de nous dissimuler et d'inventer nos lieux de rencontre. Nous restituons une mémoire et tout un plan du culture. Comment sont choisis les lieux et comment sont organisées les visites? Chaque visite est conçue pour présenter un itinéraire cohérent au cours duquel nous nous arrêtons devant des lieux qui ont marqué l'histoire LGBT: le lieu d'habitation d'un personnage célèbre, l'adresse d'un établissement qui a marqué son époque... La mise au point du déroulement de la visite est plus au moins facile. Par exemple, celle qui part de la rue Sainte-Anne pour arriver dans le Marais à une logique géographique parfaite: nous faisons physiquement le chemin du déplacement de la vie gay aux débuts des années 80, et chaque coin de rue peut être prétexte pour parler de la vie gay de cette époque (une boîte de nuit, les jardins du Palais Royal ...) Et les jeunes hallucinent souvent, car en trente ans, on a quand même parcouru un sacré chemin! Qui sont les guides de ces visites? Parmi les animateurs des visites, il y a deux professionnels et les autres sont des amateurs, comme moi. On le fait par passion, bénévolement. Le prix d'une visite est d'ailleurs reversé à l'association. On a lu, on s'est intéressé à une époque donnée, ou bien à une personne LGBT... Nos motivations sont diverses, nos méthodes aussi. Moi par exemple, j'ai la particularité de raconter aussi mes propres souvenirs sur l'époque que je traite. Y a-t-il des visites organisés spécialement pour les lesbiennes ? Nous avons deux animatrices homosexuelles qui proposent des visites plus orientées sur la vie des lesbiennes. Les visiteurs sont-ils essentiellement homos? Y a-t-il des fidèles ? La majorité des visiteurs sont effectivement gays ou lesbiennes. Mais nous souhaitons élargir ce public peu à peu, même si cela nécessitera de nous adapter et parfois d'expliquer un peu plus nos moeurs (ce qu'est un sauna, un sex-club, la drague en plein air ...). Il est rare qu'un visiteur ne tente pas ensuite une deuxième visite de notre catalogue, nous avons donc nos habitués. Vous avez un souvenir particulier lors d'une visite ? Lors de mes premières visites lorsque j'évoquais mes amis décédés du sida à la fin des années 80 et je ne parvenais pas à maîtriser mes émotions. Un jour j'étais en larmes, le petit groupe devant était très ému et gêné aussi. Je me suis excusé et j'ai enchaîné avec des propos plus drôles. Sinon, c'est très symphatique quand les visiteurs complètent mes explications par leurs propres souvenirs. Il y a parfois de sacrés conflits. Et les jeunes hallucinent souvent, car en trente ans, on a quand même parcouru un sacré chemin! Avez-vous hâte de faire une future visite en particulier ? J'ai hâte d'avoir un public hétérosexuel pour ma visite du Marais, car ça sera l'occasion pour moi de répondre aux accusations de communautarisme et de faire comprendre aux hétéros qui souvent ils oublient qu'ils occupent une place dominante dans la société. |
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