09/09/2011 Eric et Stéphane ont été victimes d'un «arnaqueur» qui s'est fait passer pour un homo sur un site de rencontre avant de les livrer à la police. Ils ont fini par être libérés. Alors que sept personnes ont été interpellées pour homosexualité au Cameroun au cours du mois dernier (lire notre article), deux nouveaux homosexuels présumés ont été arrêtés courant août à Yaoundé, la capitale politique du pays, après avoir été piégés sur internet, annonce dans un communiqué l'association gay-friendly Alternatives Cameroun. Les deux hommes ont été victimes du même «arnaqueur» qui s'est fait passer pour gay avant de les livrer à la police. Ces nouvelles arrestations interviennent dans un contexte particulièrement tendu alors que les autorités camerounaises plancheraient actuellement une révision du code pénal afin de durcir la pénalisation des relations gays et lesbiennes (en savoir plus). «Tentative d'homosexualité» Stéphane et Eric ont séparément correspondu sur un site de rencontre avec un certain Albert Edouard. Lors de leur rendez-vous respectif, l'«arnaqueur» a chaque fois voulu les conduire de force au commissariat du 10ème arrondissement de la capitale politique du pays. Dans le cas de Stéphane, «Albert Edouard a déclaré au commissariat avoir été volé (...), il a également déclaré aux enquêteurs avoir été harcelé (...). C'est ainsi que le chef d'accusation de vol, agression, harcèlement et tentative d'homosexualité a été arrêté contre Stéphane», explique le communiqué. Quant à Eric, le faux partenaire a également tenter de l'emmener lui aussi au commissariat. S'en est suivie une dispute qui a fini dans les «locaux de la police», où Eric a rejoint Stéphane en garde à vue pour «tentative d'homosexualité». Libérations Eric a pu sortir le 30 août grâce à son avocat, et a donné l'alerte à Alternatives Cameroun. Le conseil de l'association à Yaoundé, Me Michel Togue, est parvenu à faire libérer Stéphane le 1er septembre. Avec ces deux affaires, le décompte des personnes arrêtées et incarcérées en août pour homosexualité s'élève à neuf. Selon l'Association de défense de l'homosexualité (Adefho) et l'ONG américaine Human Rights Watch, un projet de loi prévoit le durcissement de l'article 347bis du code pénal qui réprime l'homosexualité (lire notre article). Cette orientation sexuelle est actuellement passible de cinq ans de prison et d'une amende de 200.000 FCFA (environ 300 euros). Si le projet de loi est adopté, elle sera «punie d'une peine de prison allant jusqu'à 15 ans et une amende de deux millions de FCFA», soit près de 3.050 euros, a expliqué à TÊTU Stéphane Koche, vice-président de l'Adefho. |
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