13/09/2011 Pour la première fois, les couples gays et lesbiens devraient être décomptés à l'occasion du recensement organisé cet automne dans toute la Péninsule. L'occasion enfin d'une reconnaissance par la loi? Les associations veulent y croire et lancent une campagne de mobilisation. Les homos italiens comptent bien se faire une place sur la photo de famille, cet automne, à l'occasion du recensement décennal organisé dans la Péninsule. Car pour la première fois cette année, les couples gays et lesbiens auront la possibilité de se déclarer clairement comme tels sur les formulaires distribués par l'Istat, l'équivalent transalpin de l'Insee. «Occasion très importante» C'est une victoire pour les militants LGBT italiens qui s'étaient mobilisés autour du site Gay.it pour que les couples homos soient enfin pris en compte dans ce recensement, et que leur déclaration de vie commune ne soit pas escamotées comme ce fut le cas en 2001. A l'époque, les questions posées auraient déjà pu permettre de compter les couples de même sexe se présentant comme «couples de fait», c'est-à-dire en union libre. Mais par un tour de passe-passe, seuls les couples de faits hétérosexuels ont été comptabilisés lors de la parution des résultats! Les couples homos échouant, quant à eux, dans la catégorie des autres types de vie en commun. Or, cette année, les nouveaux questionnaires ne devraient plus permettre aucune ambiguïté. Les partenaires pourront remplir un formulaire unique, et déclarer qu'ils habitent ensemble parce qu'ils vivent en couple l'un avec l'autre, en d'autres termes parce qu'ils entretiennent une relation affective et non pour partager un loyer par exemple. «Pour la première fois dans l'histoire de l'Italie, les couples gay et lesbiens seront officiellement recensés par l'Istat» affirme Alessio De Giorgi, président de Gay.it, qui appelle en même temps à la mobilisation: «C'est maintenant au tour des gays et des lesbiennes italiens de saisir cette occasion très importante.» «Souriez au photographe!» Car l'enjeu de ce dénombrement est stratégique. Dans ce pays, les progrès des droits LGBT sont au point mort, montrer que les familles homos existent et représentent une proportion non négligeable de la population servirait à engager un rapport de force. A condition que les gays et les lesbiennes franchissent le pas et se déclarent ouvertement. D'où le lancement par gay.it, en collaboration avec les associations Arcigay, Rete Lenford et Certi Diritti, d'un site pédagogique «Fai contare il tuo amore» («Fais compter ton amour») pour inciter les homos à bien remplir leur questionnaire. On y trouve des conseils pour cocher la bonne case, mais aussi des réponses pour rassurer ceux qui ont peur de se dévoiler: les données sont confidentielles, et pour cette édition 2011 il est possible dans la plupart des cas de remplir le questionnaire par internet, sans contact avec un agent communal. L'appel à répondre en toute transparence au recensement est aussi relayé par des partis politiques de gauche, comme le Parti démocratique, qui compte dans ses rangs la députée ouvertement lesbienne Paola Concia. Sur son blog, le vice-président du parti, Ivan Scalfarotto, lance son propre appel: «Des familles gay et lesbiennes, nous ne savons officiellement rien ou pas grand chose, du fait que personne ne les a jamais comptées. C'est pour cela qu'il est essentiel que nous tous répondions sans crainte et correctement au questionnaire, et que nous permettions à l'Istat d'approcher de nous sa loupe. Je vous recommande vraiment de sourire au photographe!» |
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