22/09/2011 Cette semaine, le réalisateur Bertrand Bonello revisite les maisons closes avec l'étrange «Apollonide», un Palestinien trouve un cochon dans la comédie «Le cochon de Gaza» et une histoire d'amour dans le dramatique «Restless» RESTLESS Avec Restless, Gus Van Sant aborde une fois de plus le thème de l'adolescence dans son rapport avec la mort. Cette fois-ci, c'est à travers un duo de jeunes amoureux touchants, composé de l'actrice australienne Mia Wasikowska (Alice aux pays des merveilles) et du fils de l'acteur Dennis Hopper, Henry Hopper. Mais malgré le charme juvénile de Hopper, ce film est un Gus van Sant mineur... Depuis la mort de ses parents, Enoch vit hors de la réalité. L'adolescent passe son temps avec son unique ami Hiroshi, l'esprit d'un pilote kamikaze japonais décédé durant la Deuxième guerre mondiale. Et vit sa fascination pour la mort en fréquentant les enterrements d'inconnus. Lorsqu'il rencontre Annabel, une fille vraiment particulière et heureuse de vivre, il reprend goût à la vie. Elle aussi est marginale et souffre d'une maladie incurable... Henry Hopper (qui ressemble à beaucoup de héros «Gus Van Santien» et dont le regard troublant évoque immanquablement son père, le héros de Easy Rider) et Mia Wasikowska, actrice australienne décidément à suivre (Alice, The kids are allright) sont très bien. On reste pourtant peu concernés par leur passion fatale... Le film évoque nettement Harold et Maud, l'histoire d'une rencontre amoureuse au cimetière entre une vieille dame enthousiaste et un jeune homme adepte des enterrements à qui elle redonne envie de vivre. Sauf que dans Restless, les protagonistes ont le même âge, celui du premier amour. Un film de Gus Van Sant. Avec Henry Hopper, Mia Wasikowska, Ryo Kase. Drame romantique. 1 h 35. L'APOLLONIDE, SOUVENIRS DE LA MAISON CLOSE Sur un univers qui fascine beaucoup en ce moment, Bertrand Bonello (Le pornographe) reconstitue l'atmosphère crépusculaire d'une maison close dans le Paris de la fin du XIXe siècle. Et signe un film étrange et troublant. Dans ce film présenté au dernier festival de Cannes où il avait reçu un bel accueil, le cinéaste nous transporte à l'aube du XXème siècle, dans une maison close à Paris. Alors qu'une prostituée a eu le visage marqué d'une cicatrice qui lui dessine un sourire tragique, on découvre autour d'elles d'autres «pensionnaires», leurs rivalités, leurs craintes, leurs joies, leurs douleurs... Sans choisir un point de vue unique mais en racontant le destin d'une dizaine de filles en quasi-huis clos, le film prend le parti de perdre le spectateur dans l'univers fantasmatique d'un bordel. Clients fétichistes, sadiques ou amoureux, putains encore jeunes ou désabusées, mère maquerelle tendre et cruelle, la caméra les frôle... Avec un mélange de fascination et d'hygiènisme troublant. Bertrand Bonello dépeint ici le microcosme d'une certaine condition féminine. La surprise vient d'un casting assez détonnant où se mêle cinéastes gay arty (Vincent Dieutre, Jacques Nollot), inclassables (Pierre Léon, Damien Odoul, Joanna Grudzinska) et figures du cinéma d'auteur «made in France» (Xavier Beauvois, Noémie Lvovsky, Pascale Ferran). De quoi renforcer l'étrangeté de cet objet ambigu, étonnament moderne et étrangement séduisant. Un film de Bertrand Bonello. Avec Hafsia Herzi, Céline Sallette, Jasmine Trinca. Drame. 2h05. LE COCHON DE GAZA Premier long métrage de fiction d'un réalisateur déjà connu en matière de reportage et de photographie, il aborde ici la question des relations quotidiennes entre Israéliens et Palestiniens dans la Bande de Gaza. Sous l'angle d'une comédie très réussie... Après une tempête, Jafaar, un pêcheur palestinien de Gaza, remonte par hasard dans ses filets un cochon tombé d'un cargo. Bien décidé à se débarrasser de cet animal impur, il décide toutefois d'essayer de le vendre afin d'améliorer son existence misérable. Le pauvre Jafaar se lance alors dans un commerce rocambolesque et bien peu recommandable... Un excellent scénario aborde ici une thématique dure par le biais de l'humour. Et fait de ce Cochon de Gaza un film très attachant. Grâce notamment à l'interprétation de Sasson Gabai, acteur israélien d'origine irakienne, déjà délicieux dans la Visite de la fanfare (2007), et quelques trouvailles de scénario comme le cochon en chaussettes à rayures - pour ne pas fouler la terre sacrée - ou déguisé en mouton ! Un film de Sylvain Estibal. Avec Sasson Gabai. Comédie. 1 h 35. |
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