30/09/2011 La Cour d'assises du Cher a condamné à une peine de 30 ans de réclusion criminelle Claude Juillet et Christophe Rayé, accusés d'avoir enterré vivant un couple d'homos en 2009. Les deux hommes accusés du meurtre d'un couple d'hommes enterrés vivants en 2009 en bord de Loire ont été condamnés aujourd'hui à Bourges à une peine de 30 ans de réclusion criminelle. Mais la cour d'assises du Cher, où s'était ouvert le procès lundi (lire notre article), n'a prononcé aucune peine de sûreté à l'encontre de Claude Juillet, 55 ans, et Christophe Rayé, 39 ans. Victimes séquestrées puis ensevelies Ce verdict reste ainsi un peu en-deçà des réquisitions de l'avocate générale, qui avait demandé la réclusion à perpétuité assortie d'une peine de sûreté de 22 ans contre Claude Juillet. Ce dernier avait reconnu les faits, expliquant avoir tué Guy Bordenave et Luc Amblard (ci-dessous) parce qu'il les soupçonnait de faire obstacle à sa relation avec Marie-Laure Bordenave, la sœur de Guy. Contre son complice Christophe Rayé, la magistrate avait requis 30 ans de prison, dont 20 ans de sûreté. Cet ancien cariste a toujours reconnu la séquestration mais nie avoir participé à l'ensevelissement des victimes, ligotées et bâillonnées, sur les bords de la Loire à la Charité-sur-Loire, dans la Nièvre, le 8 mars 2009. «Le crime n'est pas homophobe mais passionnel» Les deux accusés sont restés impassibles à l'énoncé du verdict. Quelques soupirs de déception ont été entendus dans les rangs des parties civiles. Jeudi matin, lors des plaidoiries de la défense, l'avocate de Claude Juillet, Karine Berthon, a reconnu que le mobile avancé par son client pouvait paraître «invraisemblable». «On ne comprend pas qu'on puisse passer à un acte aussi cruel pour un tel mobile», a-t-elle admis. «Le mobile, aussi invraisemblable que cela puisse paraître, est passionnel (...). Le crime, il n'est pas crapuleux, il n'est pas homophobe, le crime il est passionnel», a martelé l'avocate au dernier jour du procès. Pour comprendre, il faut essayer de se mettre dans l'état d'esprit de son client qui souffre de «troubles paranoïaques», argumente-t-elle. «Aucune preuve matérielle» De son côté, l'avocat de Christophe Rayé, Me Jean-Michel Fleurier, a rappelé que les nombreuses «zones d'ombre du dossier sont toujours là aujourd'hui», au terme de quatre jours d'audiences. Non seulement «aucune preuve matérielle» n'a pu montrer que son client avait participé à l'ensevelissement mais, selon lui, Christophe Rayé, ami de Juillet et comme lui chômeur au moment des faits, s'est laissé entraîner à séquestrer le couple simplement «parce qu'il espérait récupérer quelques billets». Les deux avocats ont rendu un hommage unanime à la «dignité» des dix parties civiles, membres des familles des victimes, dont l'ex-compagne de Juillet, Marie-Laure Bordenave. Cette dernière avait assuré n'avoir jamais repéré la «moindre tension» entre Juillet et le couple Amblard-Bordenave, dont elle était très proche. En 2008, après avoir partagé le même toit pendant plusieurs années, Marie-Laure avait demandé à Juillet d'aller vivre ailleurs et de chercher un travail, mais ils avaient continué à se fréquenter. Jusqu'au double meurtre. |
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