03/10/2011 Le vice-Premier ministre serbe a invoqué des raisons de sécurité pour interdire le défilé. «Une décision définitive et irrévocable», a-t-il affirmé. L'an dernier, la gay pride de Belgrade avait été émaillée de nombreux affrontements. La gay pride prévue dimanche et les contre-manifestations annoncées ce week-end à Belgrade ont été interdites, a annoncé cet après-midi le vice-Premier ministre et ministre serbe de l'Intérieur, Ivica Dacic, invoquant des raisons de sécurité. Cette décision intervient alors que les organisateurs de la Marche des fiertés LGBT de la capitale serbe affirmaient il y a quelques jours que la sécurité du défilé avait été renforcée afin de protéger les participants après les violences de l'édition 2010 (lire notre article). «Nous interdisons tout rassemblement ce week-end, les 1er et 2 octobre. La police empêchera tout rassemblement par tous les moyens», a déclaré le ministre sur la chaîne de télévision B92. «Ils ne sont pas interdits en raison de leur nature, mais pour empêcher que l'ordre et la paix publique ne soient menacés car les risques sont élevés», a poursuivi Ivica Dacic, avant de souligner que «la décision est définitive et irrévocable». «Il n'y a pas de raison pour quiconque d'approuver ou de désapprouver» une telle décision, bien qu'elle soit «contraignante pour tout le monde», a-t-il relevé. «En raison de ces manifestations, et principalement de ceux opposés à la Marche, on pouvait s'attendre à des atteintes considérables à l'ordre public et à la paix, aux biens, aux sièges des partis politiques, aux ambassades étrangères, aux entreprises», a expliqué le ministre. «Et si la police réagissait fermement, on sombrait dans un chaos généralisé», a-t-il encore affirmé. Contre-manifestations La gay pride devait se tenir dimanche dans le centre de Belgrade. D'importants accrochages s'étaient produits à la fin de celle de l'année dernière, opposant les forces de l'ordre à des militants ultra-nationalistes, ainsi que des supporteurs de football. Cent cinquante personnes avaient été blessées, dont une majorité de policiers à l'issu du défilé, la première gay pride en dix ans dans la capitale serbe (lire notre article). Ces mêmes milieux ultra-nationalistes avaient annoncé leur intention d'organiser ce week-end des manifestations d'opposition à la Marche des fiertés. Deux organisations appartenant à cette mouvance, Obraz (Honneur) et Dveri, qui avaient prévu d'organiser des contre-manifestations, ont annoncé après le discours du ministre qu'elles y renonçaient. Obraz souhaitait se rassembler dimanche à proximité de la gay pride tandis que Dveri avait prévu de manifester samedi dans le centre de Belgrade. Une «capitulation de l'Etat» Plusieurs réactions de colère mêlées de stupeur n'ont pas tardé à se faire entendre suite aux déclarations du ministre. Il s'agit d'une «capitulation de l'Etat devant les voyous et les tyrans», a déclaré l'un des organisateurs de la gay pride, Goran Miletic. «Les institutions de l'Etat ont raté l'occasion de régler les comptes de ceux qui l'année dernière, lors du précédent défilé, ont participé aux émeutes, ainsi qu'aux attaques contre la police et les citoyens», a-t-il poursuivi. «Il est absolument incroyable que la police ne l'ait pas fait. Nous préparions la Marche depuis quatre mois, mais l'Etat n'a rien fait», a souligné l'organisateur. Quant à l'ombudsman serbe, chargé de servir d'intermédiaire entre l'administration et les citoyens, Sasa Jankovic, il a regretté dans une déclaration que la «Serbie ne soit pas un lieu sûr pour ceux qui sont sexuellement différents de la majorité» des gens. |
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