03/10/2011 Une étude du ministère brésilien des Droits de l'homme révèle le nombre inquiétant des violences homophobes dans le pays, qu'elles soient physiques ou psychologiques. «Etre gay n'est pas bizarre, l'homophobie est bizarre», une campagne réalisée par l'association Groupe gay de Bahia. C'est une étude qui n'étonnera personne au Brésil et qui confirme un fait bien connu de la communauté LGBT: même si São Paulo accueille chaque année «la gay pride la plus grande du monde», c'est aussi la ville où le nombre d'agressions homophobes est le plus élevé au Brésil. C'est en tout cas la conclusion de l'enquête du ministère des Droits de l'homme, qui montre que malgré les engagements réels de l'Etat brésilien, les mentalités évoluent bien peu dans le pays. Depuis le début de l'année 2011, le service de dénonciation gratuit et anonyme Disque 100 est ouvert à la communauté LGBT. Le ministère en charge de ce service vient de rendre public une enquête sur les six premiers six mois d'utilisation. De janvier à juin, le service a reçu 630 dénonciations anonymes suite à des agressions contre la population LGBT. Les attaques les plus communes sont regroupées sous le terme de «violences psychologiques» (menaces, humiliations, attaques verbales, etc) et près de 30% concernent des actes de discriminations dans différents milieux (travail, famille, institutions). «La violence contre la communauté LGBT n'est pas toujours visible par des marques sur le corps mais elle est bien réelle au Brésil», a commenté la ministre des Droits de l'homme, Maria do Rosário, en dévoilant cette enquête au journal O Estado de S. Paulo. São Paulo et Salvador de Bahia L'étude met en avant que si dans 40% des cas les agresseurs sont des inconnus, dans 30% des cas il s'agit des voisins et dans 10% des cas, ce sont les propres amis de la victime. Les victimes quant à elles sont en général jeunes - 63% ont moins de 30 ans - et à 83%, il s'agit d'homosexuels. A noter que 4% sont des hétérosexuels, pris pour des homosexuels ou agressés pour les défendre. Le dernier exemple en date de ces cas est l'assassinat de Marx Nunes Xavier, 25 ans, le 8 août dernier alors qu'il tentait de défendre un jeune gay agressé par deux hommes. Les villes de São Paulo et de Salvador de Bahia sont les lieux de la majorité des agressions homophobes et également des crimes. Rio de Janeiro arrive bien plus loin dans la liste mais la municipalité détient son propre service de dénonciation anonyme depuis plusieurs années. Selon l'association Groupe gay de Bahia, 3196 personnes ont été tuées au Brésil entre 1980 et 2009, pour leur orientation sexuelle. En 2010, 260 ont été assassinées: 140 étaient gays, 110 étaient des travestis et 10 étaient des lesbiennes. |
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