04/10/2011 Le rapporteur du Parlement européen pour la Serbie «regrette profondément» l'interdiction de la gay pride de Belgrade et affirme que les autorités n'ont pas été «en mesure d'assurer l'état de droit dans le pays». Un avis partagé par la Commission européenne, qui s'est exprimée dans un communiqué quelques heures plus tard. Mise à jour du mardi 4 octobre à 10h15: La Commission européenne a, à son tour, fait part de sa déception à l'annulation de la gay pride qui devait se tenir à Belgrade dimanche et a condamné les intimidations proférées par des organisations extrémistes à l'encontre de ses organisateurs. «Nous regrettons profondément que le défilé n'ait pas pu avoir lieu comme prévu», affirme la Commission dans un communiqué, qui appelle les autorités serbes à «faire en sorte que les libertés de rassemblement et d'expression soient pleinement respectées et que tout rassemblement pacifique, à l'avenir, puisse être autorisé». «La Commission condamne fermement les intimidations et les menaces d'organisations extrémistes dirigées contre les organisateurs de la Marche (...) et à empêcher les citoyens de Serbie de profiter des droits inscrits dans la Constitution et la loi anti-discrimination», poursuit le communiqué. Le rapporteur du Parlement européen pour la Serbie, Jelko Kacin (photo ci-dessus), a déclaré «regretter profondément» l'interdiction de la gay pride qui devait se tenir hier à Belgrade, estimant que les autorités serbes avaient échoué à assurer l'état de droit dans le pays. «Je regrette profondément la décision du gouvernement serbe d'interdire» la Marche des fiertés LGBT», a déclaré Jelko Kacin à l'occasion de la tenue d'un Forum économique à Belgrade. «Ce qui était en jeu ici était de savoir si les institutions étaient en mesure d'assurer l'état de droit dans le pays. Elles ont échoué à le faire», a souligné le député européen. «La confiance des citoyens dans les institutions sera restaurée quand les autorités neutraliseront effectivement les organisations» ultra-nationalistes, a-t-il poursuivi. La décision d'interdire la gay pride de Belgrade avait été prise après une réunion du Conseil de sécurité serbe, les autorités considérant que les risques de les risques de violences étaient trop élevées. Plusieurs organisations ultra-nationalistes avaient annoncé qu'elles comptaient contre-manifester pour protester contre la tenue de la gay pride. Une «affaire close» Les forces de l'ordre étaient déployées en nombre samedi et dimanche dans le centre de Belgrade pour empêcher toute tentative de rassemblement, qui aurait bravé l'interdiction des autorités. Plus d'une vingtaine de personnes liées à des organisations ultra-nationalistes ont été arrêtées au cours du week-end, a indiqué pour sa part le ministre serbe de l'Intérieur, Ivica Dacic, pour lequel l'interdiction de la gay pride est une «affaire close». «La situation à Belgrade et en Serbie est calme. Aucun incident n'a été signalé pour l'instant», a de son côté déclaré Srdjan Grekulovic, du ministère de l'Intérieur, précisant que la police resterait toutefois en état d'«alerte élevée» pour prévenir toute violation de l'interdiction de manifester. Un revers pour les droits de l'Homme Privés de Marche des fiertés, les participants et les organisateurs ont organisé hier un débat dans une salle ouverte à la presse pour évoquer la situation des droits de l'Homme en Serbie et les discriminations à l'encontre de la communauté LGBT dans le pays (lire notre reportage). L'interdiction de la gay pride constitue un revers important pour les droits de l'Homme en Serbie, ont-ils fait valoir. En octobre 2010, la gay pride de Belgrade, la première en 10 ans dans la capitale serbe, avait failli être interdite mais s'était finalement déroulée, donnant lieu à d'importants désordres et affrontements entre les forces de l'ordre et les policiers (lire notre article). |
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