18/10/2011 Le directeur de l'Institut des Filles de Marie à Saint-Gilles à Bruxelles a porté plainte contre X pour homophobie, harcèlement et atteinte à la vie privée, suite à des émeutes qui ont agité l’école et poussé vers la sortie la sous-directrice, homosexuelle. Au départ, il y a un vol commis mardi dernier dans les vestiaires de la salle de gymnastique de cet établissement d'enseignement secondaire bruxellois. Deux cents euros disparaissent, et pour éviter que la police ne soit avertie, les élèves de 5e demandent à leur professeur de gymnastique et à la sous-directrice de l'établissement de les fouiller. Cette demande fait débat, mais est finalement acceptée après que les élèves ont signé une décharge confirmant leur accord. La prof de gymnastique s'est chargée de la fouille corporelle des étudiantes, qui se sont présentées individuellement en sous-vêtements devant elle, pendant que la sous-directrice fouillait les sacs dans une autre pièce, retrouvant finalement l'argent dans les chaussettes d'une élève. Une histoire tristement banale en milieu scolaire. «Fau faire greve contre gwine» Pour la sous-directrice, l'incident est clos. Mais pas pour les élèves. Le récit de la fouille commence à circuler dans l'école, la rumeur l'amplifie. Finalement, des émeutes inattendues éclatent dans l'établissement, et c'est la sous-directrice qui est clairement visée, comme le démontre un sms reçu par plusieurs élèves: «Demain tous ls eleves de ifm nallez pas en cour fau faire greve contre gwine (la grosse sou directrice) qui a obligé ls filles de 5eme travaux a ce metre toute nu!!! Faite passé ce message a tous ls eleve de ifm. CEST PA UNE BLAGUE DEMAIN RESTEZ TOUS DAN LA COUR ET FAITE RUINA CNTRE CETTE NYMPHO QUI EST LESBIENNE FAITE TOURNÉ SVP !!!!» Des portes et fenêtre sont brisées, les insultes homophobes pleuvent et, poussée à bout, la sous-directrice est contrainte de quitter l'établissement. Selon les sources, elle aurait démissionné ou pris un congé de maladie. Comment expliquer un tel déferlement de violence? Paul Straetmans, directeur de l'établissement, soupçonne un adulte (un enseignant? Un éducateur?) d'avoir dévoilé l'homosexualité de la discrète sous-directrice aux élèves, avec une évidente volonté de lui nuire. Un acte inqualifiable qui a entraîné le dépôt d'une plainte pour homophobie, harcèlement et atteinte à la vie privée. Réaction positive mais insuffisante du ministère La Ministre de l'Enseignement obligatoire Marie-Dominique Simonet a réagi avec fermeté et projette de «se saisir de cette épreuve pour en faire un travail pédagogique avec les élèves». Pour l'ASBL Arc-en-Ciel Wallonie, cette réaction est positive, mais nettement insuffisante. «Cela fait des années que nous réclamons l'organisation d'interventions en milieu scolaire, explique son coordinateur Vincent Bonhomme. C'est essentiel pour démystifier l'homosexualité chez les élèves et aussi dans le corps enseignant». Au centre pour l'Egalité des chances, on partage cet opinion, tant l'école est un lieu où l'homophobie est banalisée. «Nous nous tenons à la disposition de l'école et de la sous-directrice», explique Yves Dario, coordinateur. Actuellement injoignable, le directeur de l'école attendra sans doute que le climat se soit apaisé avant d'envisager la suite à donner à cet événement. |
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