18/03/2003 Le président du tribunal correctionnel de Qasr el-Nil, au Caire, devant lequel étaient rejugés la plupart des Egyptiens arrêtés à bord de la discothèque Queen Boat en mai 2001 (lire Quotidien du 16 mai 2001), avait annoncé son intention de rendre son verdict le 15 mars, sans avoir laissé plaider la défense. Promesse tenue. Vingt-et-un des 50 accusés ont été condamnés, samedi 15 mars, à trois ans de prison ferme, alors que lors du premier procès, devant la Haute cour de sûreté de l'Etat, en novembre 2001, les peines allaient d'un à deux ans de prison ferme (lire Quotidien du 15 novembre 2001). Vingt-neuf autres jeunes gens ont été acquittés faute de preuves. "La plupart des personnes ont été condamnées sans preuves. Le juge a rendu sa sentence sans entendre la défense", a déclaré à l'AFP Me Ahmad Saif al-Islam Hamad, directeur du Centre Hicham Moubarak pour la justice et l'un des avocats de la défense. Les condamnés feront appel, a-t-il ajouté. Me Hamad a indiqué que la défense avait demandé d'interroger comme témoin l'officier de police responsable de l'arrestation de la plupart des jeunes gens, mais que ce dernier ne s'était pas présenté devant le tribunal. Un autre avocat de la défense, Badaoui Abdel Hamid, a précisé que les 21 Egyptiens avaient été condamnés "à la peine maximale pour les délits, qui est de trois ans". L'homosexualité ne figure pas parmi les crimes sexuels évoqués explicitement par la loi égyptienne fondée sur la charia (loi islamique). Mais plusieurs législations sanctionnant les atteintes aux bonnes mœurs peuvent s'y appliquer, à condition que de tels actes soient prouvés. Plusieurs associations se sont élevées contre ce jugement. Elles avaient déjà critiqué la tenue d'un second procès. Parmi elles la Fondation Al-Fatiha, l'International Gay and Lesbian Human Rights Commission (IGLHRC) et Amnesty International, qui lance un "appel à la libération de personnes emprisonnées en raison de leur orientation sexuelle". "Plusieurs de ces hommes ont déclaré avoir été victimes d'actes de torture et de mauvais traitements ; ils ont dit, par exemple, avoir été frappés à coups de bâton sur la plante des pieds (falaka) au début de leur détention", rappelle l'association. "Les homosexuels - ou personnes perçues comme homosexuelles - sont confrontés à un risque accru de torture et de mauvais traitements dans les postes de police et les prisons d'Égypte." |
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