22/10/2011 DANS LE VESTIAIRE DES FILLES. Laquelle d'entre nous n'a pas rêvé de participer à un raid aventure exclusivement féminin dans le désert? Avant de vous lâcher dans l'inconnu, TÊTUE est allée tester le Trophée Roses des Sables. C'est gentil, non? Il fait lourd, le soleil cogne. Et la poussière est partout. Ouarzazate au Maroc, la bien nommée «porte du désert». Après dix jours de pilotage entre cailloux et pistes, dunes et oueds, dattes et herbes à chameau, et quelques moments de «jardinage», les quelque 150 équipages engagés dans le Trophée Roses des Sables se retrouvent au bord de la piscine pour goûter à un repos mérité. Et revivre, les yeux fermés, les meilleurs moments de ce raid féminin et solidaire qui a eu lieu du 6 au 16 octobre dernier. Comme les Girondines Maïtena, 37 ans, et Marie-Hèlene, 50 ans, «ensemble depuis près de neuf ans», pas près d'oublier leur première participation à cette aventure (photos ci-dessus). «Ce qui nous a tout de suite plu, explique Maïtena, kiné dans le civil, c'est le côté "aventure et solidarité".» Car le Trophée n'est pas seulement l'occasion de parcourir le désert marocain tous gaz dehors. Il comporte également un large volet humanitaire, puisque chaque équipage doit emmener dans ses bagages un minimum de 50 kg de matériel et participe ainsi concrètement au travail sur place de l'association Les Enfants du Désert, qui distribue du matériel (sanitaire, scolaire, jouets...) à des familles démunies et installe des panneaux photovoltaïques dans des villages isolés. Lors de cette édition, plus de 21 tonnes de matériel auront été acheminées. «Au quotidien, je travaille avec beaucoup d'enfants handicapés, poursuit Maïtena, et Marie-Hélène est infirmière, et nous avons même pu venir avec des fauteuils roulants dans la voiture grâce à certains de nos fournisseurs.» «C'est l'avantage d'être en couple, on peut se permettre de s'engueuler» Au-delà de l'aspect humanitaire, vivre cette aventure -dans le désert, dans un 4x4, rien qu'avec des filles- est pour bon nombre de «Têtues» un fantasme absolu. Une tentation à laquelle céder un jour prochain. Mais parfois tempérée, voire réfrénée, par cette interrogation profonde: «n'est-ce pas une machine à divorce, votre truc, là?» «Non, pas du tout!», répondent en chœur la pilote -Marie-Hélène- et la copilote -Maïtena- de l'équipage 176. «Bon, le premier jour, il y a eu une tension, confie Marie-Hèlène. Alors le soir, on s'est expliqué, on a parlé, chacune a dit à l'autre ce qu'elle avait ressenti. Et ç'a été fini. » «On s'est dit qu'il fallait arrêter tout de suite de s'engueuler, complète Maïtena, et il n'y a plus eu aucun problème.» Pour les deux compagnes, «c'est l'avantage d'être un couple. On peut se permettre de s'engueuler alors qu'il y a d'autres équipages où les filles sont juste copines au départ et elles se sont fâchées. Il y en a qui ne se parlent plus après ça.» Petit bisou à l'arrivée L'aspect humain, un autre point fort pour ces deux «épicuriennes», comme elles aiment à se présenter. «Nous avons tissé des liens avec des filles super, s'enthousiasme Marie-Hélène. Il y en a même une, je pense que nous sommes les premières lesbiennes qu'elle rencontre. Eh bien, le courant est tellement bien passé qu'elle nous a déjà demandé quand est-ce qu'on se revoyait!» Car le couple qui «ne revendique rien, mais quand on nous pose la question, on le dit» ne s'est jamais caché, ni à Camblanes, où il vit, ni face aux organisateurs ou aux autres concurrentes. «Lors du premier rassemblement, se souvient Marie-Hèlène, quand on nous a demandé, comme aux autres participantes, ce que nous étions l'une pour l'autre, j'ai tout de suite dit qu'on était pacsées. Il n'y a jamais eu le moindre problème.» Et, une fois la ligne d'arrivée franchie, elles se sont «même fait un petit bisou». Oui, même après dix jours passés à deux dans une voiture. Et ça, c'est déjà une victoire. |
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