25/07/2002 Victimes ou paranos? Olivier Rivet et Omar Terchag, les “voleurs d’urne” de Bourges, ont annoncé, lors d’une conférence de presse cette après-midi à Paris, qu’ils avaient l’intention de mettre fin à leur cavale et de se rendre à la police demain, jeudi 25 juillet, à Bourges. Olivier Rivet et Omar Terchag, gérants du bar L’Interdit et de la discothèque Le Savon, avaient kidnappé l’urne d’un bureau de vote de Bourges lors du second tour des élections législatives pour protester contre les décisions homophobes du préfet du Cher Bernard Tomasini, ancien chef de cabinet de Charles Pasqua, dont ils se disaient victimes. Leurs établissements avaient fait l’objet, le 14 juin, d’un arrêté préfectoral de fermeture temporaire pour tapage nocturne. “Nous n’avons pas dérobé cette urne par plaisir ou par désir de provocation,” explique Olivier Rivet, “mais parce que nous en avons marre que soit passé sous silence ce qui se passe dans une petite ville de 80000 habitants. L’Interdit est le seul bar gay à 100 kilomètres à la ronde. Quand Bernard Tomasini a voulu le faire fermer en 2000, 500 personnes avaient manifesté à visage découvert, ce qui est très rare en province. Lorsque nous avons ouvert le savon, nous n’avons eu aucun problème pendant 14 mois. C’est la boîte où tout le monde vient parce qu’il n’y a pas de problèmes. Mais juste après le premier des élections législatives, les contrôles d’identité se sont multipliés.” Invoquant le fait qu’aucun contrôle anti-bruit n’a été effectué, la Préfecture du Cher ordonne la fermeture, sans attendre le rapport de la société en charge du contrôle et sans consulter le syndicat de l’hôtellerie auquel les établissements ont adhéré, explique M. Rivet. “Nous ne voulons plus faire les tapettes hurlantes,”“Nous ne voulons pas crier à l’homophobie. Les décisions du préfet du Cher (depuis remplacé par Anne Merloz, ndlr) ont été maladroites et sont intervenues à un moment où elles nous ont fait penser à des représailles. Nous ne disons pas que M. Tomasini est homophobe, ce sont les faits.” Les deux hommes, toujours par la voix d’Olivier Rivet, racontent avoir décidé de dérober l’unr électorale en sachant que cela ne créerait aucun préjudice. L’écart de voix entre les deux candidats en lice (UMP et Vert) était en effet très important: “Nous n’aurions pas fait ça s’il s’était agi de deux poids-lourds et d’un écart de 300 voix. Nous avons voulu chatouiller la République. La République n’appartient pas à Chevènement, “bleu blanc rouge” n’appartient pas à Le Pen. Nous sommes des citoyens comme les autres. Nous nous eommes réfugiés à Paris parce que la République y fonctionne mieux qu’en province.” Noël Mamère, présent à la conférence de presse, soutient le geste des “voleurs”: “Je suis là en tant que député, en tant que député Vert, puisque le candidat Vert de Bourges les a défendus contre ces discriminations. Il est de notre devoir, surtout en ce moment, d’être aux côtés des victimes de discriminations. Cette action est une forme de désobéissance civile plutôt sympathique puisqu’il n’y a pas de préjudice. Je trouve ça plutôt pas mal. Un député doit représenter le peuple, nous ne faisons pas de différenciation sexuelle. C’est ce que j’ai répété pendant toute la campagne présidentielle. Le combat ne s’est pas arrêté le 21 avril. Il est utile d’être aux côtés de ceux qu’on voit pour aider ceux qu’on ne voit pas.” Un comitié de soutien devrait être créé autour de Bernard Lavilliers, avec entre autres Renaud, Zazie et Guy Bedos. Les deux hommes risquent jusqu’à cinq ans de prison. |
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