28/10/2011 Une association LGBT salue les récentes déclarations de Morgan Tsvangirai, qui a dit vouloir protéger les droits des homos, mais son entourage affirme qu’il a été mal cité et le pouvoir se montre incrédule. «J'espère que la constitution garantira la liberté d'orientation sexuelle, tant qu'elle ne dérange personne. Pour moi, c'est un droit humain», a affirmé il y a quelques jours à la BBC le Premier ministre zimbabwéen Morgan Tsvangirai, effectuant un revirement complet puisqu'il avait refusé d'inscrire les droits des homosexuels dans la nouvelle constitution l'année passée. Quelques heures après ces nouvelles déclarations, l'association Gays and Lesbians of Zimbabwe (Galz) a «salué» les propos du Premier ministre, qui s'est engagé à protéger les droits des homosexuels s'il était élu Président en 2012. «Nous nous attendons à ce que les Zimbabwéens - et nos leaders politiques en particulier - comprennent et fassent la promotion de la nature fondamentale, inaliénable et indivisible des droits humains, y compris la non-discrimination sur la base de la race, du genre, de la tribu, de la culture, de l'orientation sexuelle ou de l'affiliation politique», a indiqué Galz dans un communiqué. Rétropédalage? L'association LGBT «encourage» Morgan Tsvangirai à entreprendre une «action positive» pour mettre en oeuvre ses paroles. Galz souligne cependant: «Nous l'exhortons à avoir le courage de conserver son respect louable pour les droits humains face à la propagande qui sera générée par les médias zimbabwéens concernant sa position. Le vrai leadership reste ferme dans la poursuite de la justice et de l'égalité». Cependant le porte-parole de Morgan Tsvangirai a déjà nuancé les mots du Premier ministre. Selon Luke Tamborinyoka, le chef du gouvernement croit toujours que «la question de l'homosexualité est étrangère à l'Afrique» et que «ce qu'il a dit, c'est que les droits des personnes devaient être respectés tant qu'elles font leurs affaires en privé». Plus tard, il a ajouté que le leader du Mouvement pour le changement démocratique (MDC, dans l'opposition) avait été mal cité lors de son intervention sur la BBC. «Il n'y croit pas» Mercredi, des parlementaires ont demandé des comptes à l'intéressé. «C'est un débat d'élitistes quand les gens n'ont pas à manger, quand les gens n'ont pas de travail et quand les gens ont tellement de problèmes», a alors répondu le Premier ministre, d'après les propos rapportés par le quotidien gouvernemental The Herald. «Mon opinion personnelle n'importe pas. Le peuple du Zimbabwe écrit la constitution dans laquelle il aimerait définir sa société, et qui suis-je pour questionner leur sagesse s'ils décident d'inclure la question des droits gays dans la constitution?», aurait-il ajouté. Du côté de la Zanu-PF, le parti au pouvoir emmené par le chef de l'Etat homophobe Robert Mugabe, le ministre de la Justice s'est montré incrédule quant aux déclarations gay-friendly de Morgan Tsvangirai. «Je sais personnellement qu'il n'y croit pas. Il l'a dit tant de fois dans le cabinet», a expliqué Patrick Chinamasa à la BBC. Et de conclure: «Nous ne pouvons pas introduire clandestinement [dans la constitution] les opinions d'un Premier ministre qui veut plaire à un certain public afin, je suppose, de mobiliser des fonds pour son parti». |
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