07/11/2011 La semaine dernière, c’était le festival porno de Berlin, qui présente des œuvres explicites alternatives, lesbiennes et féministes. La réalisatrice française Émilie Jouvet était sur place. Elle nous raconte son festival. Depuis six ans, le festival du film porno de Berlin s'efforce de présenter un cinéma explicite différent. Ici pas de productions «classiques», mais des œuvres «innovantes, des visions qui prennent des risques». Parmi les œuvres présentées, beaucoup sont lesbiennes, gays ou queer et de nombreuses réalisatrices de porno lesbien sont passées par le festival. «Il était temps que la pornographie devienne réellement stimulante, réellement érotique, réellement sexy, explique le site web de l'évènement, plutôt qu'agréable et érotique en théorie mais irregardable en réalité.» Invitée pour la sixième fois (!) par le festival, Emilie Jouvet (photo ci-dessous), la réalisatrice de One Night Stand et Too Much Pussy a immortalisé pour vous, dans une galerie photos, cet événement alternatif précieux, qui s'est déroulé du 26 au 30 octobre dernier. Et dresse le bilan de cette édition 2011: «Le cinéma Moviemento, niché dans le quartier de Kreuzberg, est pris d'assaut par une foule bigarrée qui piétine le pavé étoilé de feuilles jaunes d'automne. Hétéros, lesbiennes, gays, trans se mélangent dans une ambiance bon enfant. Dans le public, les femmes sont toujours aussi nombreuses: des lesbiennes de tout âge et de tous milieux se jettent avidement sur la billetterie! Se libérer de la stigmatisation sociale Le programme est une boîte de chocolat magique, il y en a pour tous les goûts, tous les genres, toutes les sexualités. Et les femmes ne sont pas en reste: le travail des réalisatrices est vraiment mis a l'honneur, et ça fait plaisir de voir une si belle parité. Cette année encore, le PornFilmFest de Berlin a battu des records d’affluence, prouvant une fois de plus qu'il y a une demande croissante pour du sexe explicite au cinéma. Ici, les artistes tentent de repousser les limites du porn mainstream en explorant librement de nouvelles structures narratives permettant aux individus d'affirmer leur sexualité en se libérant de la stigmatisation sociale. On y trouve chaque année les films et documentaires internationaux les plus innovants, mais aussi de la photographie, des performances, de la musique. Toutes les œuvres présentées forment une constellation de réponses non censurées aux questions sociales et esthétiques sur la sexualité et l'art, avec un large éventail d'intérêts et de points de vue, et c'est avec joie que j'y suis invitée pour la sixième fois. Des films plus extravagants et hot les uns que les autres Cette fois-ci c'est pour l'avant-première de mon nouveau court-métrage, un porn gay (oui, oui, avec des garçons!) qui fait partie de la compilation Fucking Different XX. C'est un projet qui rassemble le travail de 8 réalisateurs internationaux (Bruce Labruce, Courtney Trouble, Kristian Petersen,...) qui ont écrit et réalisé des courts sexuellement explicites sur «l'autre sexe»: les gays devant chacun imaginer et produire un film lesbien, et les lesbiennes un film gay. Au PornFilmFest, les films sont plus extravagants et hot les uns que les autres: des poupées Barbies ivres accompagnées d'une licorne se lancent dans un gang bang dejanté (Gang bang Barbie), deux lesbiennes baisent sur des ballons géants (Fucking different xx), une femme enceinte mets elle-même en scène ses fantasmes (Pregnant with desire), un loup-garou gay se masturbe dans un peepshow (All lubed up but nowhere to go)... Mais aussi des drags queens du Texas prennent leur revanche sur un meurtrier transphobe (Ticked-off trannies with knives), des amazones sauvages s'adonnent à des jeux sexuels torrides (The return of post apocalyptic cowgirls)... Atelier de fisting vaginal Les ateliers pratiques aux titres évocateurs promettent de belles aventures: «Dancing in ropes, tenderness and torture» («danser avec des cordes, tendresse et torture» en v.f.) pour l'atelier de bondage japonais, «Every time we fist, we win: a queer feminist sex-positive appoach» («à chaque fois que l'on fist, on gagne: une approche féministe, queer et sexuellement positive») pour l'atelier de fisting vaginal. Quel que soit le thème, chaque atelier offre aussi des outils théoriques et pratiques sur l'importance du consentement entre partenaires, et fournit diverses infos et techniques de safe sexe. Les murs du cinéma sont transformés en galerie Sex Art: peintures, photos, sculptures, aussi bien dans une perspective straight que queer. La nuit, tout ce petit monde se retrouve aux soirées du festival dans différents lieux berlinois, comme les mythiques clubs Monster Ronson ou Berghain. Performances (Jodi Rose, Peter Newman, UKI..), Djs (Metzgerei, Filtig & Sascha), VJ (Josephine Machine), tout pour passer une bonne soirée! Là encore, le respect est de rigueur: hommes, femmes, queers, LGBT ou hétéro draguent et sympathisent en buvant des coups, tandis que des backrooms s'échappent quelques cris de jouissance, de genre indéterminé... |
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