22/11/2011 DANS LE VESTIAIRE DES FILLES. L'ancienne cycliste australienne ouvertement lesbienne Michelle Ferris, double médaillée d'argent olympique, s'interroge: était-ce parce qu'elle était homo, même non déclarée, ou pas assez jolie qu'elle a toujours eu du mal à attirer les sponsors? Michelle Ferris Le poids commercial d'une sportive est-il soluble dans son homosexualité? Au début des années 1980, Martina Navratilova avait vu disparaître un certain nombre de contrats de sponsoring dans la foulée de son coming out. Plus de trente ans après, la situation devrait avoir bien changé. Et pourtant, les sportives de haut niveau out sont toujours denrée rare. Faut-il y voir là un lien de cause à effet? C'est en tout cas l'une des questions induites par le magazine australien DNA, qui consacre un long article à la question suivante: «Les sportifs homos reçoivent-ils les mêmes propositions de sponsors que leurs pairs hétéros?» Si le fil rouge légitime de ce dossier est le médaillé d'or olympique du plongeon à 10m Matthew Mitcham, l'ancienne cycliste Michelle Ferris est, elle aussi, sollicitée. Le coming out n'est jamais venu La double médaillée d'argent sur piste à Atlanta et Sydney, retraitée depuis dix ans, explique ainsi qu'elle s'était tout au long de sa carrière préparée à faire son coming out, mais que celui-ci n'a jamais pu se produire. Simplement parce que la question ne lui a jamais été posée. «J'imagine que je n'ai pas accordé suffisamment d'attention au fait que j'étais homo, explique l'ancienne championne de 35 ans aujourd'hui ambassadrice des Gay Games. À l'époque, je n'ai pas dû juger important d'en faire toute une affaire, mais aujourd'hui, avec le recul, je me dis que j'aurais dû faire davantage autour de ça et focaliser moi-même un peu l'attention là-dessus». Le cas de Michelle Ferris est doublement intéressant. Comme elle n'était pas sortie du placard durant sa carrière professionnelle, il est impossible d'affirmer que c'est en raison de son orientation sexuelle qu'elle n'a pas obtenu davantage de contrats publicitaires malgré son incroyable palmarès. Mais une chose est en revanche certaine: même non officiellement lesbienne, elle peinait à capter les annonceurs car elle ne correspondait pas physiquement aux canons de la sporting babe. «Gros seins et petites fesses» «L'idée répandue, explique-t-elle, c'était que la femme sportive se devait d'être jolie, maigre, d'avoir de longs cheveux blonds, des gros seins et des petites fesses. Le nombre de fois où l'on a pu me dire ça: "tu n'es pas exactement ce que nous recherchons pour promouvoir notre produit." Ils essayaient de trouver toutes sortes d'excuses pour me dire non. Je ne sais pas si cela a beaucoup changé, mais c'était difficile. Il n'était jamais question du fait que je sois homo ou pas, cela avait probablement davantage à voir avec le fait de coller à leur produit». Sportive, non top model et lesbienne: serait-ce là trois «tares» de trop pour les sponsors? Pour la peine, on leur rétorquerait bien, à «ces gens-là», à la manière d'une autre cycliste lesbienne, toujours en activité elle, Judith Arndt. En 2004 lors des JO d'Athènes, l'Allemande avait franchi la ligne d'arrivée en deuxième position avec un doigt tendu bien haut adressé à sa fédération qui, à l'époque, n'avait pas sélectionné son amie Petra Rössner. Pas classe? Parce que tous ces décideurs, le sont, classe, peut-être? |
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