25/11/2011 Trois hommes, qui avaient été arrêtés en juillet, ont écopé mardi de la peine de prison maximale et d’une amende de 300 euros. Cameroun Deux hommes, arrêtés en juillet parce qu’ils étaient «très "féminisés"», ont été condamnés mardi par le tribunal de Yaoundé à cinq ans de prison et 200 000 FCFA d’amende (environ 300 euros) -la peine maximum encourue pour homosexualité, selon l’article 347bis du code pénal camerounais. En prime, ils devront s’acquitter «des frais de justice non payés qui entraîneront douze mois de détention supplémentaire», indique le site de Radio France internationale (RFi), qui précise qu’un troisième accusé a été condamné à la même peine par contumace. La défense fera appel de la décision, «qu’elle estime bâclée, notant l’acharnement d’un juge homophobe qui, après avoir déclaré la culpabilité des accusés, les a condamnés dans la foulée, sans interroger le ministère public sur la peine requise, ni même donner la parole à la défense pour discuter de cette peine», poursuit RFi. Radio France internationale précise que le magistrat les a notamment condamnés parce que, le soir de l’arrestation, ils avaient bu du Baileys, un alcool selon lui typiquement féminin... Violences physiques pendant la garde à vue Détenus jusqu’au jour de leur comparution à la prison de Kondengui, Jonas et Franky avaient été arrêtés le 25 juillet en raison de leur apparence (maquillage, coiffure, vêtements) et, selon le quotidien camerounais Le Jour, parce qu’ils ont tenté de soudoyer les policiers les soupçonnant de «se tripoter» avec le troisième homme, prénommé Hilaire. Une fois au commissariat, tous trois ont «avoué» leur homosexualité, selon l’enquêteur en charge de l’affaire interviewé par le journal. «Le juge a décrit avec force détails et mot crus les pratiques sexuelles avouées par les prévenus lors de l’enquête préliminaire», écrit RFi. Cependant, un collectif d’associations camerounaises, dont l’Association de défense de l’homosexualité (Adefho), a de son côté expliqué que les hommes avaient subi pendant leur garde à vue des violences physiques ayant pu les forcer à faire des aveux. La communauté anéantie «La communauté homosexuelle du Cameroun se sent abattue par ces arrestations et anéantie par un verdict aussi sévère», déclare dans un communiqué Alternatives-Cameroun, qui déplore que Hilaire, qui «disposait de moyens financiers», ait pu bénéficier d’une mise en liberté provisoire, contrairement aux autres. L’association gay-friendly appelle par ailleurs les autorités à «revoir» la condamnation et à «favoriser des conditions idoines pour la bonne conduite des actions en faveur des homosexuels dans le cadre du round 10 du Fonds mondial» pour la lutte contre le sida. |
Webmaster / Éditeur : Monclubgay.com © | Réalisation : Nichetoo.net | ||
Conditions d'utilisation |
|