07/12/2011 L'offre commerciale dans les quartiers gays était au programme des questions abordées par les quelque 150 participants à la conférence internationale organisée en cette fin de semaine à Berlin par Maneo, l'association de lutte contre l'homophobie en Allemagne. A Berlin, de notre reporter «Les touristes LGBT aiment bien dépenser», affirme Ian McMahon, entrepreneur très actif dans le quartier rose De Waterkant, au Cap, en Afrique du Sud. «Il est donc important de connaître les préférences de ces touristes afin de répondre au mieux à leurs besoins lorsqu'ils visitent notre quartier.» Et d'ajouter avec le sourire: «Cela permet de leur proposer une "offre tout compris" et pas seulement une simple fête LGBT.» Le militant gay sud-africain fait le bilan des informations échangées en cette fin de semaine à Berlin, lors de la conférence internationale de MANEO consacrée aux quartiers LGBT: «Nous avons identifié ce qui attire en général les touristes LGBT: la restauration, la plage, l'offre culturelle et la vie nocturne.» Magasins mainstream Une préoccupation majeure ressort toutefois des discussions entre les différents acteurs impliqués dans l'épanouissement des populations LGBT du monde entier: il est indispensable de trouver un équilibre entre encouragement du «tourisme rose» et protection des populations LGBT résidentes. «Prenez Oxford Street à Sydney, c'est un paradis perdu», regrette Ian Johnson, fondateur de l'agence de marketing LGBT Out Now. «Ce quartier LGBT a perdu son identité à la fin des années 90 en devenant très attractif avec le tourisme. Oxford Street a attiré les investisseurs et aujourd'hui, beaucoup de magasins mainstream remplacent des établissements gays autrefois légendaires. Cela montre la fragilité d'un quartier LGBT et la nécessité d'une protection politique.» A ce titre, l'agence Out Now mène en ce moment une enquête LGBT2020 en plusieurs langues afin d'informer les décideurs politiques comme les entrepreneurs sur les besoins des populations LGBT. «Nous avons pu définir de nombreux besoins communs aux populations de nos quartiers LGBT respectifs», renchérit Ian McMahon, du Cap, au terme des quatre jours d'échanges intensifs de la conférence internationale. «Les demandes de campagnes de prévention contre le sida et les demandes d'encadrement des jeunes comme des seniors LGBT sont les revendications qui reviennent le plus fréquemment.» Jeff McGuire, chef de police adjoint de Toronto longtemps en service dans le quartier LGBT de la ville canadienne se dit quant à lui impressionné des souhaits répétés de coopération avec les services de police: «L'existence de policiers gay-friendly sachant également reconnaître des actes de violence homophobe semble indispensable pour assurer un climat de sécurité pour tous.» Prospérité Plusieurs questions relatives au marketing LGBT résonnent dans l'enceinte de la mairie de Schöneberg-Berlin qui, en 1994, affirmait sa volonté de lutter contre l'homophobie en hissant un drapeau arc-en-ciel: faut-il réserver le marketing LGBT aux quartiers LGBT ou est-ce risquer une certaine ghettoïsation? Faut-il élargir les populations cibles ou est-ce risquer la perte d'une identité LGBT? Un point s'avère fédérer les différents acteurs qu'ils appartiennent à la mairie d'une ville, à un bureau de police, à une association ou une entreprise LGBT: plus la visibilité des populations et des activités LGBT est grande, plus l'acceptance sociale va de soi. «Tolérance, diversité et ouverture d'esprit contribuent à rendre une ville attractive», rappelle Kieran Rose. Selon le responsable des relations internationales à la mairie de Dublin, le développement du tourisme rose influencerait donc positivement toute l'économie d'une ville. Enfin, l'Irlandais fait référence à «l'index gay» de l'économiste américain Richard Florida: «Plus les populations LGBT d'une ville sont importantes, plus la ville est prospère!» |
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