20/12/2011 DANS LE VESTIAIRE DES FILLES. Margaret Court a peut-être été la reine du tennis, mais aujourd'hui, elle concourt dans une autre catégorie. Ses déclarations homophobes ont fait bondir la communauté, dont Martina Navratilova et Billie Jean King. Navratilova / King Lorsque nous l'avions rencontrée il y a quelques mois, Steffi Graf nous avait bien dit que pour elle, la meilleure en Grand Chelem, c'était Margaret Court (photo ci-dessous) et que ses 24 majeurs en simple parlaient de toute façon pour elle. Eh bien, Steffi-Schatzi, Entschuldigung, on te préfère toi, tes jambes incroyables, ton sourire timide, tes 22 couronnes et tes opinions un peu moins rétrogrades. Parce que la Margaret Court, là, autrefois n°1 mondiale, grande rivale de Billie Jean King et seule femme -avec Steffi, depuis!- de l'ère Open à avoir réussi le Grand Chelem (en 1970) s'est une nouvelle fois rappelée à notre bon souvenir grâce à une sortie anti-homo dont elle semble avoir le secret. «Nous sommes nés comme ça: une pleurnicherie des homos» Aujourd'hui pasteur évangélique dans son Australie natale, Margaret Court, 69 ans, a même fondé son propre lieu de culte à Perth, le Victory Life Center. Et en réaction à la volonté affirmée par le parti travailliste de son pays de légaliser l'union entre personnes du même sexe, elle vient de déclarer au quotidien The West Australian: «Détruire cette définition unique du mariage (i.e. entre un homme et une femme) et tenter de légitimer ce que Dieu qualifie d'abominables pratiques sexuelles incluant la sodomie, a déclaré l'ancienne championne, révèle notre ignorance quant aux maux qui adviennent lorsqu'une société est contrainte d'accepter une loi qui viole la nature profonde du bien et du mal telle qu'elle est voulue par Dieu.» Elle poursuit sa diatribe en faisant -sans le savoir?- une allusion à un titre de Lady Gaga: «Le fait que les homosexuels pleurnichent "Nous n'y pouvons rien car nous sommes nés comme cela («born this way»)" pour expliquer leur choix personnel est inquiétant. Tout acte découle d'une pensée. Il y a un choix à faire.» Margaret Court «Un point de vue terrifiant» Martina Navratilova et Billie Jean King (photo ci-dessus), en tant que joueuses ouvertement lesbiennes (ce qui, Margaret Court aurait pu au passage le noter, ne les a nullement «empêché» d'accéder elles aussi au premier rang mondial) ont immédiatement réagi sur tennischannel.com. «Il me semble que beaucoup de personnes ont évolué, tout comme la Bible, par exemple au sujet de l'esclavage, a indiqué Martina. Malheureusement, ce n'est pas le cas de Margaret Court. Son point de vue myope est terrifiant et dommageable pour les milliers d'enfants qui vivent déjà dans des familles avec des parents du même sexe. J'ai tenté de parler avec Margaret mais dire qu'elle est complètement obtuse est un euphémisme.» Billie Jean a quant à elle affirmé son «désaccord, avec respect, quant à la position de Margaret Court sur le mariage homosexuel. Nous devons nous engager pour éliminer l'homophobie parce que tout le monde à droit d'avoir les mêmes droits, les mêmes chances et la même protection.» Une troisième joueuse out, Rennae Stubbs, qui fut longtemps n°1 mondiale de double, a ajouté: «En tant que jeune joueuse australienne, j'aspirais à devenir Margaret Court, a-t-elle commenté. C'est pour cela qu'il m'a été très difficile de comprendre ses mots haineux directement adressés aux homosexuels. Il est malheureux qu'une personne de sa stature ait choisi de propager la discrimination et je suis de tout mon cœur en désaccord avec ses commentaires.» Pas à son coup d'essai... Dire que Margaret Court n'en est pas là à son coup d'essai est, pour reprendre les termes de Martina Navratilova, un «euphémisme». Loin d'être doux. Florilège? Allez, florilège! En 1990, elle avait déclaré que Martina Navratilova et les autres bi et homos du circuit étaient une menace pour le tennis féminin car elle donnaient un très mauvais exemple aux jeunes joueuses. En 1994, devant le Parlement australien à Canberra, elle s'était exclamée: «L'homosexualité est une abomination envers le Seigneur!». Et l'avortement aussi, d'ailleurs. En 2002, elle avait ajouté que les homos commettaient «des péchés de chair» et pouvaient «être changés». Avant de préciser qu'à son époque sur le circuit, des «vieilles lesbiennes» prenaient «pour ainsi dire dans leurs filets de jeunes joueuses». La même année, elle s'était rendue à la télévision pour affirmer que l'homosexualité pouvait «détruire des familles.» Stop, hein? Oui, stop. Parce que sinon, on va se sentir des envies procédurières. Quant au «respect» invoqué par Billie Jean King, désolées, mais pour nous, ce sera non. Dead, fini, over. |
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