10/01/2012 Dans son dernier livre, le primat de Belgique remet en cause la capacité pour les Parlements de décider de certains questions sociales. Des sujets intouchables en raison, selon lui, de leur «transcendance». En ce début d'année 2012, le chef des catholiques belges, Mgr Léonard n'a pas pris de bonnes résolutions. En tout cas pas celle de tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler. Cette fois, ce sont des propos tenus dans son livre Agir en chrétien dans la vie et dans le monde qui provoquent la polémique. Cet ouvrage est paru en octobre en français mais sa traduction flamande est disponible depuis la semaine dernière seulement, et c'est la presse du nord du pays qui a attiré l'attention sur quelques passages, dans lesquels le primat de Belgique fustige les «abus commis actuellement en matière de démocratie parlementaire». «Démocratie arrogante» Mgr Léonard regrette que «le Parlement s'attribue le droit de décider par vote majoritaire du sens de la sexualité, de la différence du masculin et du féminin, de la signification du mot mariage, du rapport métaphysique de l'être humain à la finitude et à la mort, de la qualité des embryons méritant ou non d'être respectés, etc.». Le mariage homosexuel, l'euthanasie, l'avortement sont comme toujours pointés du doigt. Mgr Léonard l'avait déjà écrit en 2006. Il le répète donc: pour lui, il existe des lois supérieures à celles que votent les hommes. «Sans le sens d'une transcendance, le danger nous guette d'une démocratie arrogante, estimant qu'un vote suffit à fonder le droit.» L'archevêque invite les chrétiens à exprimer leurs convictions en pensant sur le débat politique, «car ce serait une grave erreur de les exclure de la vie publique, comme si seuls les athées et les agnostiques avaient droit à la parole». Doctrine vaticane Ces propos sont dans la droite ligne de la doctrine vaticane. La Commission théologique internationale mène en effet campagne depuis 2009 pour affirmer la primauté de la loi naturelle (à commencer par la «défense de la vie») sur toute loi positive (votée par les élus du peuple). L'Eglise défend aussi la reconnaissance du droit à l'objection de conscience, voire le devoir de désobéissance, face aux lois civiles qui heurteraient les convictions des catholiques. La vice-première ministre Laurette Onkelinx (PS) a déploré ces propos «provocateurs contre la démocratie» et a souligné que les croyants belges mériteraient d'avoir un autre représentant. L'archevêque de Malines-Bruxelles n'en rate pas une. Dans son message de Nouvel An, il avait demandé pardon aux catholiques belges de manière un peu particulière, s'excusant pour leur avoir rendu la vie difficile en 2011 «à cause de l'exploitation médiatique de certains de mes propos tirés de leur contexte». |
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