14/02/2012 Samir Dilou menace d'empêcher les mises en ligne de «Gayday magazine», un média web tunisien à destination des LGBT. Le ministre des droits de l’homme de Tunisie tape sur les gays et les lesbiennes. Samir Dilou a affirmé que «la liberté d’expression a ses limites» et que «l’homosexualité est une perversion» qu’il faut «traiter médicalement», alerte le militant Bilel dans un courriel adressé à TÊTU. «Ils [les LGBT] vivent comme des citoyens mais doivent respecter les lignes rouges fixées par notre religion, notre héritage et notre civilisation», a ajouté le ministre le 4 février sur une chaîne de télévision tunisienne. Egalement porte-parole du gouvernement, il s’en est en plus pris au magazine en ligne Gayday, lancé en mars dernier, peu après la chute du président Ben Ali, poussé à fuir après les révoltes populaires du Printemps arabe. Il a entre autres menacé de faire interdire le média – qui prône les droits des LGBT, lutte contre les stéréotypes et brise l'isolement de ses membres – en lui retirant son autorisation de publication, s’il en dispose. D’ores et déjà, l’éditeur de Gayday a annoncé faire l’objet de menaces. L’éditeur de Gayday menacé «Suite à ces propos toute la communauté LGBT été choquée et déçue, surtout que ces propos viennent d'un ministre des droits de l'homme, a déclaré à TÊTU Bilel. On s'est mobilisé en publiant des articles et des publications sur Facebook pour lui faire rappeler la Déclaration universelle des droits de l'homme. Un logo a été créé stipulant en langue arabe "Je suis un homme, monsieur le ministre des droits de l'homme", et on a appelé toute la communauté à le mettre comme photo de profil sur Facebook». Selon le militant, administrateur de la page Facebook de Gayday, le gouvernement n'a pas encore pris de position sur les déclarations de Samir Dilou. Mais il assure que l'Association tunisienne de défense des droits individuels apporte son soutien aux homosexuels. Des homosexuels qui, selon lui, sont craintifs: «Il y a plein de messages homophobes hostiles et menaçants sur la page de Gayday magazine et les autres pages gays et lesbiennes.» Trois ans de prison Samir Dilou est membre du parti islamiste Ennahda, qui a remporté les élections du 23 octobre. La même formation qui avait tenté, pendant la campagne, de discréditer les ex-présidents Ben Ali et Bourguiba en les accusant de promouvoir l’homosexualité – difficilement acceptée et souvent assimilée à la pédophilie. Mais mi-janvier, notamment, un opposant a aussi usé du procédé de diffamation basé sur l’orientation sexuelle à l’encontre du ministre de l'Intérieur Ali Larayedh... membre d’Ennahda. Selon l’article 230 du code pénal tunisien, l’homosexualité est criminalisée. Il punit d’un maximum de trois ans de prison les relations sexuelles entre hommes ou entre femmes. |
Webmaster / Éditeur : Monclubgay.com © | Réalisation : Nichetoo.net | ||
Conditions d'utilisation |
|