17/02/2012 Les propos homophobes du sénateur de droite Carlo Giovanardi ont déclenché les représailles de la communauté LGBT et d'une partie de la classe politique italienne. Carlo Giovanardi «Deux femmes qui s’embrassent dans la rue? C’est comme faire pipi en public, ça peut déranger.» C’est, pour résumer, la phrase qui révulse depuis dimanche la communauté LGBT et une partie de la classe politique italienne. Une phrase qui n’est pourtant qu’une petite partie de la diatribe homophobe de Carlo Giovanardi (photo). «Un rapport homo n’est pas aussi naturel» Interviewé sur la radio 24 ore, le sénateur du Pdl, parti de Berlusconi, et ancien sous-secrétaire délégué à la Famille, répondait à la prise de position de l’actuelle ministre du Travail, Elsa Fornero, en faveur des LGBT. «Les organes de l’homme et de la femme ont été créés pour certaines fonctions déterminées (...) Et un rapport entre deux hommes ou deux femmes n’est pas aussi naturel. Si la ministre Fornero voulait au contraire enseigner aux enfants que les rapports homosexuels sont normaux, elle déclencherait la révolte du Parlement». La journaliste, visiblement agacée, lui demande alors l’effet que cela lui ferait de voir deux femmes s’embrasser dans la rue. A quoi Carlo Giovanardi répond: «Et vous, quel effet cela vous fait de voir quelqu’un faire pipi? Si c’est dans les toilettes, ça va, mais si c’est dans la rue, devant vous, cela peut vous déranger.» Appel à la démission Quelques heures plus tard, l’élue ouvertement lesbienne Paola Concia est une des premières à réagir: «Les déclarations du sénateur Giovanardi sont d’une violence inouïe et déconcertante». La député de gauche lance aussitôt une campagne sur Facebook et Twitter: «Disons stop à l’homophobie institutionnelle (…) Envoyez un mail à giovanardi_c@posta.senato.it avec pour message ‘‘L’homophobie est une maladie’’. Depuis lundi, une pétition appelant à la démission de Carlo Giovanardi est également disponible sur internet. Interviewée à son tour, Paola Concia a interpellé le sénateur en l’invitant à déjeuner: «Je vous expliquerai un paquet de choses sur les gays et lesbiennes, entre quatre yeux». Une invitation immédiatement acceptée. Un kiss-in devant le siège des députés Au sein du Pdl, les réactions ne sont pas moins tranchées. Giancarlo Galan, ancien ministre de la Culture, a ainsi présenté des excuses au nom de sa famille politique: «Bonne Saint-Valentin à toutes les femmes qui s’embrassent (...) Je leur demande pardon en mon nom et parce que les membres de mon parti pensent comme moi et croient au respect de la liberté personnelle, au respect d’un sentiment qu’il faut protéger et non juger». A l’initiative d’Arcigay et pour la Saint-Valentin, les associations, agacées par cet énième dérapage, avaient organisé mardi matin à Rome un kiss-in gay et lesbien devant le Palazzo Montecitorio, siège des députés italiens. |
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