02/03/2012 Pour avoir cassé le nez d’un jeune gay, trois lesbiennes américaines pourraient être condamnées avec l’homophobie comme circonstance aggravante. Leurs avocats estiment que les charges ne tiennent pas. Boston agression Peut-on être condamné pour homophobie lorsqu'on est soi-même homosexuel? Selon les avocats de trois lesbiennes afro-américaines qui auraient tabassé un jeune homme gay, la réponse est non. Mais la justice pourrait en décider autrement. Deux soeurs, Erika et Felicia Stroud, et la partenaire de l'une d'elle, Lydia Sanford, auraient donné des coups de poings et de pieds à un jeune gay dont le nom reste inconnu, à une station de métro de Boston. Il les aurait bousculées avec son sac à dos. Une bagarre aurait alors commencé. Les trois jeunes femmes, âgées entre 18 et 21 ans, auraient lancé des «insultes homophobes» et le jeune homme aurait proféré des «insultes racistes». Ce dernier, qui a le nez cassé, a porté plainte. Les trois femmes risquent jusqu'à 10 ans de prison. Homo et homophobe? L'avocate de Felicia Sanford estime que ces charges ne tiennent pas: «Ma cliente étant ouvertement lesbienne, toute accusation d'homophobie est infondée». «Aucun jury saint d'esprit ne condamnera (les trois femmes, ndlr) avec cette circonstance aggravante. Cela montre vraiment l'idiotie de cette législation, estime l'avocat des libertés civiles, Harvey Silverglate. Si vous tabassez quelqu'un, vous êtes coupable d'avoir agressé un autre être humain. Point. L'idée de ranger l'être humain dans des catégories est vouée à l'échec». Mais les procureurs et les avocats de l'Union pour les libertés civiles américaines (ACLU) estiment que l'usage d'injures homophobes suffit pour être condamné pour homophobie, peu importe sa propre orientation sexuelle. «Faire partie d'un groupe d'individus ne signifie pas que l'on ne peut pas avoir un comportement haineux envers les autres membres de ce groupe», explique une avocate de l'ACLU, Sarah Wunsh. Un porte-parole de la cour de justice a confirmé que «l'orientation ou la supposée orientation sexuelle des accusées n'entrave pas notre capacité à les poursuivre pour avoir ciblé une personne qu'elles estimaient différente d'elle». Racisme contre homophobie: un « échange équitable » L'avocate de Felicia Sanford estime que la circonstance aggravante d'homophobie n'est pas celle qui devrait être retenue ici. «Il les a provoquées», assure-t-elle. Et puisqu'il aurait proféré des insultes racistes, il devrait lui aussi encourir des circonstances aggravantes. Chester Draling, un avocat des droits civils, aurait même dit au Boston Herald que «personne ne devrait aller en justice». Selon lui, les insultes homophobes et racistes sont finalement un «échange équitable» Regardez le reportage de la chaîne NECN : |
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