14/03/2012 DANS LE VESTIAIRE DES FILLES. Les filles de l'équipe de France de rugby disputent elles aussi le Tournoi des Six Nations. Ce dimanche, elles accueillent l'Angleterre à Charléty. Interview. Marie-Alice Yahé Ça vous dirait un peu de «crunch»? Pas le chocolat, quoi qu'il s'agisse bien d'une petite douceur, mais plutôt le classico de l'ovalie, un bon vieux France-Angleterre de derrière les fagots dans le Tournoi des VI Nations de rugby? Car figurez-vous que les hommes de Philippe Saint-André ne sont pas les seuls à en découdre ce dimanche. Non. Les filles, les Bleues de l'équipe de France, sont elles aussi engagées dans le Tournoi et accueillent à domicile, à 13h45 au Stade Charléty à Paris, le Quinze de la Rose. Autrement dit, la meilleure formation européenne, la deuxième meilleure au monde derrière les All Blacks. Mais que les Françaises ont battu deux fois de suite en novembre. Première fois sur le service public «Un match contre l'Angleterre, c'est de toute façon plus que motivant, explique à TÊTUE Nathalie Janvier, la Chef de délégation de l'équipe de France féminine. Ces filles sont la référence européenne mais là, il y a, c'est vrai, une saveur particulière car on les a battues deux fois cet automne mais aussi parce que le match sera télévisé pour la première fois sur le service public.» Signe que les temps changent et que quelque chose est en train de se passer dans le sport féminin, France 4 diffuse en effet la rencontre avec en point de mire une part d'audience non négligeable. Une première très certainement inspirée par la belle histoire des footballeuses qui depuis les qualifications de la Coupe du monde ont connu un succès sportif synonyme de succès public tant leur engagement, leurs résultats et leurs valeurs ont su enthousiasmer le plus grand nombre. Un peu à la surprise générale dans un pays où sport rime encore trop souvent avec masculin. rugby féminin Des jours de congés pour pouvoir jouer «Eh oui, la fille est capable d'être une sportive de haut niveau!, lance dans un sourire Nathalie Janvier. Cette semaine constitue vraiment un tournant pour le rugby féminin. L'Équipe s'est intéressée à nous, tout comme Télé 7 Jours, l'Équipe TV, Canal +... Des médias qui jusqu'ici ne parlaient pas de nous.» Même si parfois, cela a consisté à évoquer la capitaine Marie-Alice Yahé (photo ci-dessus), dont les fantastiques qualités sportives sont bien connues des aficionados depuis quelques années déjà, uniquement sous l'angle de son petit ami, Lionel Beauxis, lui-même convoqué en équipe de France... «Il s'agit peut-être d'un moyen détourné pour que la presse s'intéresse au sport féminin, analyse la chef de délégation française. Et puis cela dit bien toute la dualité de la sportive de haut niveau qui doit mener de front deux vies, je trouve. Nos filles ne sont pas "pros" du tout, par exemple. Elles prennent des journées de congés sans soldes pour pouvoir jouer et parfois, certaines ne peuvent pas venir à cause de leur travail justement.» Et leurs primes en cas de victoire sont, il faut bien le dire, maigrelettes... Une Coupe du Monde en France: la reconnaissance Mais la donne est clairement en train de changer. Le nombre de licenciées a dépassé le cap des 11 000, ce qui était encore inimaginable il y a quelques années. Depuis 2004, il ne cesse d'augmenter ce qui a entraîné la création d'équipes cadettes, d'équipe de moins de 18 ans, ainsi que d'écoles de rugby typiquement féminin. Et surtout, surtout, la France a obtenu l'organisation de la Coupe du monde en 2014. «C'est énorme, s'enthousiasme Nathalie Janvier. C'est une reconnaissance de notre Fédération et du travail accompli par les filles.» Des Bleues dont la marque de fabrique est, précise la technicienne «l'envie, l'enthousiasme, la jeunesse et la motivation. Franchement, pour s'enquiller les heures d'entraînement comme elles le font alors qu'encore une fois, elles ont un boulot, je peux vous dire que de la motivation, elles en ont». Faites donc passer le mot: dimanche, début d'après-midi absolument réservé à ces filles et à leur «crunch» à elles. Et si vous êtes à Paris, en plus, l'entrée est gratuite. |
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