16/03/2012 Une campagne d'agressions visant de jeunes Irakiens perçus comme déviants ou homosexuels a fait au moins 15 morts selon des responsables et des groupes de défense des droits de l'Homme. Le gouvernement irakien condamne mollement. L'International Gay and Lesbian Human Rights Commission (IGLHRC) basée à New York tire la sonnette d'alarme. Une «nouvelle vague de violence anti-homosexuelle» aurait commencé en février en Irak. «Près de 40 personnes ont été enlevées, brutalement torturées et tuées. Les autorités irakiennes n'ont ni répondu, ni condamné publiquement cette violence ciblée» qui frapperait essentiellement dans les zones à majorité chiite de Bagdad et Bassora. Pour l'association, «un groupe militant chiite est considéré comme l'auteur de ces atrocités». Des informations appuyées sur place par l'Organisation pour la liberté des femmes en Irak qui dénombre 42 homosexuels torturés et tués jusqu'à présent. À Sadr City, bastion chiite, «une liste de 22 noms d'adolescents a été affichée dans la rue principale, appelant les familles à prendre soin de leurs fils, sans quoi ils seraient punis». Elle était signée par la milice Saraia al-Gadhab (Brigades de la colère). Looks «emo» Des chiffres à prendre avec précaution, puisqu'il reste difficile de vérifier les motifs réels des agressions. Ces violences pourraient faire partie de rafles visant plus largement des garçons jugés «déviants» parce qu'ils arborent un look «emo», c'est-à-dire gothique et androgyne. Il n'en faut pas plus pour être identifié comme gays par les fanatiques religieux. La réalité des exactions a en tout cas été confirmée par des sources médicale sur place. «Quatorze adolescents ont été tués en un mois, dont 7 avec des pierres et 5 par balles», a déclaré dimanche à l'AFP un membre de l'hôpital de Roussafa de Bagdad. Un autre corps a été trouvé il y a deux jours à Bayaa, dans l'ouest de Bagdad, selon une autre source. «Adorateurs du diable» Le ministère irakien de l'Intérieur a déclaré dans un communiqué «n'avoir enregistré aucun cas de meurtre sur la base du phénomène emo». Il met cependant en garde «certains groupes extrémistes tentés de s'ériger en protecteurs des lois morales et religieuses et de s'en prendre à des gens sur la base de leur style ou de leur coiffure, car la Constitution garantit les libertés publiques». Et a reconnu lui-même que les corps de six jeunes hommes, le crâne fracassé, ont été découverts au cours des deux dernières semaines. Toutefois, dans un autre communiqué datant du 13 février, le même ministère avait assuré suivre «le phénomène des emos, ou adorateurs du diable» évoquant «un phénomène menaçant» et précisant qu'il avait «une autorisation officielle pour les éliminer dès que possible». Le mouvement Allout.org a récemment ouvert une nouvelle pétition en ligne (pour l'heure seulement en anglais) afin de pousser les autorités irakiennes à réagir sur ce sujet. |
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