19/03/2012 L'établissement vient d'ouvrir ses portes près de Time Square. Ambition des concepteurs: en faire le cœur du New York gay. Une inauguration précédée de rumeurs sulfureuses: chambres secrètes, personnel bombesque... Info ou intox? Au Out NYC, il n'y a pas de placards. Que des étagères pour stocker linge et vêtements. «C'est pour qu'il y ait plus de place», sourit l'architecte du bâtiment, Paul Dominguez. Si l'établissement a horreur des placards, c'est aussi parce qu'il est le premier «hôtel gay» de New York - c'est en tout cas comme cela qu'il est promu. Ce complexe «hétéro-friendly» a ouvert officiellement début mars, mais il n'est pas encore encore terminé. Récemment encorei, ses couloirs exigus fourmillaient d'ouvriers. L'odeur de peinture fraîche était encore perceptible. Certains meubles n'étaient pas encore arrivés. Et plusieurs services, comme le restaurant et le centre de bien-être étaient toujours en chantier. Mais quand il sera terminé, The Out sera le cœur du New York gay, promettent ses concepteurs. «Out NYC veut aussi bien dire "out" quand on est gay qu'"out" dans le sens "sortir" pour manger ou s'amuser, insiste Paul Dominguez, qui est également l'un des associés du projet. Avec la technologie, on sort de moins en moins. Je voulais inverser cette tendance.» Plus que les hôtels Axel Le projet est né il y a trois ans, quand le développeur immobilier Ian Reisner s'est rendu dans l'hôtel Axel de Barcelone, l'un des trois établissements de la chaîne «hétéro-friendly». D'un coût de 30 millions de dollars, The Out comporte 105 chambres sur plus 8.300 mètres carrés, reparties autour de trois cours intérieures tapissées de faux gazon, pour un prix oscillant entre 200 et 300 dollars par nuit - une auberge de jeunesse incorporée à l'hôtel proposera des tarifs moins élevés. Objectif: capter les quelques huit millions de touristes gays et lesbiens par an qui font de New York, selon une étude de Community Marketing, la destination numéro 1 des voyageurs homosexuels. Cependant, The Out NYC se veut plus qu'un hôtel. Il a été conçu comme un lieu de rencontre. Sa localisation, à Hell's Kitchen, ne doit rien au hasard. Ce quartier au nord de Chelsea, à l'ouest de Times Square, est devenu ces dernières années le nouveau «gayborhood» (contraction de «gay» et «neighborhood») de la ville. En janvier dernier, Out a offert aux locaux et visiteurs sa nouvelle boite de nuit, XL, montée avec le promoteur de boites gays John Blair. Une légende dans le milieu. Une salle de réunion et de réception, un restaurant-café haut de gamme, et les cours intérieures, susceptibles d'accueillir des concerts et autres activités, suivront dans les mois qui viennent. «Personne n'est allé aussi loin que nous, affirme Ian Reisner. Ce n'est pas un ghetto gay. Nous sommes orientés vers les gays. Tout le monde est le bienvenu». Il estime que les hétérosexuels représenteront 20 à 25% de la clientèle. Hôtel de sexe Pour autant, les responsables du Out ne souhaitent pas que les corps se rapprochent trop. Un article publié début janvier sur le site Gawker, parlant de deux chambres secrètes réservées aux clients les plus sexy, a pu semer le doute. Citant un professionnel de l'hôtellerie qui dit avoir passé un entretien d'embauche à l'hôtel, le site évoquait également un personnel de chambre entièrement masculin et hispanique, ainsi qu'une mystérieuse application permettant aux clients célibataires de se rencontrer. «Nous avons construit un hôtel sexy en terme de design et d'architecture, pas un hôtel de sexe. Nous ne voulons pas de ça ici, rétorque Ian Reisner. Les clients viendront pour une expérience haut-de-gamme. Ils peuvent avoir envie d'avoir des relations sexuelles, mais nous n'accepterons pas que cet hôtel se transforme dans un hôtel du sexe.» |
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