22/03/2012 Trois organisations de défense des droits de l'Homme lancent un appel aux autorités irakiennes pour qu'elles enquêtent «immédiatement» sur la récente série de meurtres d'adolescents perçus comme homosexuels, qui aurait fait 15 victimes. Amnesty International, Human Rights Watch et l'International Gay and Lesbian Human Rights Commission dénoncent dans un communiqué commun publié vendredi «l'atmosphère de terreur» en Irak, «chez ceux qui se considèrent comme des victimes potentielles». Une référence à la récente série de meurtres d'adolescents perçus comme homosexuels. Ces trois organisations de défense des droits de l'homme exigent que les autorités irakiennes enquêtent «immédiatement» et en traduisent les responsables en justice. Selon des sources médicales interrogées la semaine dernière par l'AFP, les agressions ont fait au moins 15 morts ces dernières semaines. Les trois ONG disent avoir été informées début février que des tracts et des affiches avaient fait leur apparition dans certains quartiers de Bagdad, «menaçant nommément des gens de “la colère de Dieu” s'ils ne se coupaient pas les cheveux courts, s'ils n'abandonnaient pas les “vêtements sataniques”, (…) ou ne dissimulaient pas leurs tatouages». Il y aurait eu 15 meurtres de «emos» – un terme désignant souvent les homosexuels en Irak. Ambiance de peur Les autorités de leur côté ont démenti tout lien entre les attaques et la culture dite «emo» (un sous-genre du mouvement punk), rappelle le communiqué. Les emos en Occident sont généralement des jeunes écoutant de la musique alternative et portant des vêtements noirs et serrés avec des coupes de cheveux caractéristiques… mais en Irak, le terme s'applique souvent aux homosexuels. «Le gouvernement a contribué à l'ambiance de peur et de panique alimentée par les actes de violences contre des emos", accuse Joe Strok, vice-directeur pour le Moyen Orient de HRW, cité dans le communiqué. «Au lieu de prétendre que ces récits sont inventés, les autorités irakiennes doivent lancer une enquête transparente et indépendante pour faire face à cette crise». Perçus comme un danger par le gouvernement Les ONG rappellent en outre que le ministère de l'Intérieur a qualifié en février dernier les emos de «satanistes représentant un danger pour la société» et annoncé une campagne pour lutter contre cette culture à Bagdad. «La réponse du ministère de l'Intérieur est dans le meilleur des cas inadéquate, dans le pire elle tolère la violence contre les jeunes emos», accuse Hassiba Hadj Sahraoui, vice-directrice pour le Moyen orient à Amnesty International. «Les autorités irakiennes devraient condamner les attaques sans équivoque, enquêter sur tous les meurtres et protéger toute personne en danger», conclut-elle. |
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