30/03/2012 Daniel Zamudio est décédé hier à 24 ans à l'hôpital central de la capitale, des suites de la violente agression perpétrée par de présumés néo-nazis. Une vague d'émotion s'empare du pays. Elle traverse aussi les frontières. A Santiago du Chili Plus de mille personnes se sont rassemblées hier au cours d'une veillée funèbre spontanée, devant l'hôpital central où est décédé le jeune gay en fin de journée. Une bougie à la main, le visage souvent en larmes, venus accrocher des petits papiers de soutien ou des poèmes, des amis de la famille mais surtout des anonymes. Drame national S'ils ne connaissaient pas personnellement le jeune garçon, ils connaissaient son visage enfantin et doux dont les photos circulent sur les réseaux sociaux depuis son agression homophobe le 3 mars, dans un parc du centre de la capitale. Une agression brutale et haineuse qui aurait duré plus d'une heure, selon l'enquête. Son corps inanimé, torturé avait été retrouvé par les gardiens du parc au petit matin, l'oreille mutilée, le visage tuméfié, des croix gammées dessinées avec un objet coupant sur la poitrine et le dos. L'horreur soulevait alors l'indignation de la population. Et l'état de santé de «Daniel», comme on l'appelle désormais au Chili, faisait la une des journaux. «Martyr des minorités sexuelles» «Aujourd'hui, il est devenu un martyr des minorités sexuelles, il n'a rien fait d'autre que d'être homosexuel, son unique pêché a été de naître comme il est né» souligne Jaime Parada, le porte-parole du Movilh, l'association des gays, lesbiennes et trans. Selon Jacqueline Vera, la mère de Daniel, son fils avait toujours peur en sortant le soir, des groupes néo-nazis l'avaient déjà menacé. «Il me racontait aussi, explique-t-elle, que les gens le regardaient avec haine, avec peur, il se plaignait toujours de devoir se cacher et de ne pas pouvoir tenir la main de son ami en public ou de ne pas pouvoir sortir bras dessus bras dessous d'une discothèque.» Ricky Martin, qui avait dédié la semaine dernière son prix Glaad Awards (attribué par l'Alliance Gay et lesbienne contre la diffamation, en reconnaissance des artistes qui soutiennent les droits des minorités sexuelles) à Daniel et à sa famille, a envoyé ces simples mots aujourd'hui «Daniel Zamudio RIP» (Repose en paix). Réactions politiques Tandis que le Movilh organise avec la famille les funérailles du jeune homme, le vice-président Rodrigo Hinzpeter s'est engagé à ce que la discussion au Congrès de la loi anti-discrimination, qui commence la semaine prochaine, se fasse aussi rapidement que possible. «Il est suffocant de voir tant de discrimination et de violence, de voir un groupe d'arrogants se sentir le droit d'agresser, de maltraiter et de tuer Daniel Zamudio et demain quelqu'un d'autre, pour les mêmes raisons ou pour une autre», a exprimé le ministre de l'intérieur. «Nous demanderons la peine maximale» Désormais les associations de défense des minorités sexuelles et la famille de Daniel réclament justice, mais «sans violence», a insisté son père Ivan Zamudio. Jaime Silva, l'avocat de la famille a précisé qu'il demanderait la prison à vie pour les quatre présumés agresseurs, actuellement en détention provisoire. «Leur motivation et leur haine, a-t-il expliqué, sont allées jusqu'à causer à Daniel Zamudio une mort douloureuse et brutale, il fut victime d'une session de torture, c'est pourquoi nous demanderons la peine maximale.» |
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