30/03/2012 A moins d'un an des législatives, le débat sur l'union des homosexuels agite la société italienne. Les médias s'en emparent, à l'image de «Vanity Fair», et du bel acteur en couverture, qui interpellent politiques et citoyens. «Madame la ministre Fornero, les couples homosexuels ne sont pas des couples de seconde zone », peut-on lire sur les kiosques d'Italie. Dans son dernier numéro de mars, la version italienne du magazine Vanity Fair lance une campagne en faveur des couples homosexuels. Et celui qui interpelle ainsi la ministre des Politiques sociales, c'est Raoul Bova, le bel et célèbre acteur italien, en couverture du magazine, la peau bronzée sous une chemise ouverte. Père de famille ostensiblement hétéro et catholique, il n'en est pas moins l'une des personnalités les plus friendly d'Italie. Et il affiche clairement son soutien en faveur des couples de même dans les colonnes de la revue: «Le mariage, ou du moins l'ensemble des garanties qui en découlent, est un droit de quiconque choisit de se lier à une autre personne, quel que soit son sexe. Et cela n'est pas le combat des gays, c'est le combat de tous». «Plutôt une fille prostituée que lesbienne» Pour marquer le coup, Vanity Fair offre, en plus de l'interview de l'acteur, un dossier complet sur ce thème, avec une dizaine de témoignages d'homosexuels italiens qui se sont vus refuser leurs droits en tant que couple ou ont dû se battre ou partir pour vivre heureux. C'est par exemple l'histoire de cette italienne d'une vingtaine d'années, originaire d'un petit village du sud. Un jour, sa mère a menacé de se jeter du balcon si les voisins apprenaient l'homosexualité de sa fille. Un autre jour elle lui a fait comprendre qu'elle préfèrerait avoir une fille prostituée, plutôt que lesbienne. C'est aussi celle de ce couple d'Italiens qui vit près de Rome et a voulu faire reconnaître dans la péninsule son mariage contracté en Hollande, mais à qui la Cour de cassation a donné tort, même si elle leur a reconnu le droit à une vie de couple. Pétition La revue publie aussi un sondage qui révèle que 65% des personnes interrogées sont favorables au mariage ou à un contrat civil pour les couples homosexuels. Enfin, et surtout, elle a lancé une pétition, signée par 7000 personnes en une semaine: des acteurs, en passant par les politiques ou encore les journalistes célèbres. Citons pêle-mêle la styliste Alberta Ferretti, l'écrivain Roberto Saviano, ou encore Marco Materrazzi, le joueur de foot rendu célèbre par son coup de boule à Zidane. Avec la pétition, une lettre ouverte est adressée à Elsa Fornero, la ministre du Travail et des Politiques sociales: «Avec la Grèce, explique la lettre, l'Italie est le seul pays d'Europe à n'offrir aucune option aux couples homosexuels: ni mariage, ni union civile. Cette disparité provoque de graves et évidentes discriminations qui touchent les droits fondamentaux de n'importe quel citoyen. (...) Nous vous invitons donc à prendre en charge ce problème et à le porter à l'attention du gouvernement dont vous faites partie.» Invitation reçue, puisque la Ministre a répondu mardi au magazine, assurant qu'elle assumerait son rôle : «Je vous remercie, a aussi expliqué Elsa Fornero, parce que provoquer un débat sérieux sur le thème des couples homosexuels est le meilleur moyen pour aider notre pays à se confronter à des changements, à la manière des sociétés actuelles avancées.» |
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