23/05/2012 Les associations locales s'inquiètent: malgré des signaux encourageants, ces «cliniques» où l'on torture gays et lesbiennes pour les «réparer» continuent d'exister… Elles sont à l'ordre du jour de la journée contre l'homophobie et la transphobie 2012. Malgré les espoirs suscités par la nomination d’une ministre de la Santé activiste et lesbienne, les cliniques privées qui pratiquent des traitements illégaux de «dé-homosexualisation» n’ont toujours pas fermé leurs portes en Equateur. Fermeront-elles un jour? «On l’espère bien sûr, on se bat pour ça, mais on est très pessimistes», avoue Tatiana Cordero, de l’organisation Taller de Comunicación Mujer et qui parle au nom du collectif LGBT qui s’est constitué pour dénoncer ces soi-disant «centres de santé», qui continuent d'exister dans l'indifférence générale. Au programme de l'IDAHO Car l'équateur est l'un des pays où existent encore ces cliniques de guérison de l'homosexualité, de celles qui font l'objet d'une préoccupation particulière du comité Idaho, en cette Journée mondiale contre l'homophobie et la transphobie. Rappel des faits. Après la fuite de quatre lesbiennes de deux de ces cliniques, le collectif a lancé une offensive médiatique. En conférence de presse, il dénonçait le cas de garçons, filles, trans, et qui ont tous subi les pires violations des Droits de l'homme dans ces cliniques telles que «Puente a la vida» (ci-contre, photo extraite d'un reportage de CNN). De plus, le collectif a présenté le compte-rendu le plus complet à ce jour (et désormais en ligne, en espagnol) sur le nombre et l’état de ces cliniques: «Sur les 205 cliniques répertoriées, 70% présentaient des irrégularités graves comme l'absence d’autorisation pour fonctionner, ou encore aucune informations sur le type de traitements et les professionnels qui travaillent. En résumé, le ministère de la Santé en Equateur ne sait rien sur ce qui s’y passe, et qui y travaille dans 70% des cas», réagit Cayetana Salao de Artikulación Esporádika. Sont dénoncés également les mauvais traitements infligés aux jeunes drogués, qui sont la proie première de ces cliniques. Indifférence Mais la presse se fera surtout l'écho des traitements infligés aux homosexuels. Le témoignage d’un père qui a fait interner son fils adolescent lorsqu’il apprend son homosexualité est repris dans presque tous les journaux du pays. En conférence de presse, ce père affirme que «mon fils a été torturé pendant sept mois et je m’en veux terriblement. J'ai tellement eu honte d’avoir fait ça que je n'ai jamais dénoncé cette clinique». Pour le collectif, c’est une réussite médiatique. La conférence est reprise dans tous les médias alors que la nouvelle ministre est nommée. Pourtant, plusieurs mois passent, et rien n'a changé. Les seules fermetures qui ont eu lieu datent du mois d’août 2011 et le sont pour «manque d’équipements» et non pour «violations aux Droits de l'homme». «Victoire»? L'organisation AllOut.org, qui avait sonné le tocsin sur ce sujet, «a crié victoire trop tôt, dès la nomination de la nouvelle ministre de la Santé, puis retiré le sujet» de la page d'accueil du site. «Nous sommes en colère parce que sur le terrain, rien n'a changé», s'insurge Tatiana Cordero. Contactée par TÊTU, l'organisation explique «qu'il était question d'interpeller le président Correa afin qu'il réagisse et qu'il s'engage, ce qui a été fait». La ministre de la Santé a redit en février son attachement à leur fermeture, tout en précisant que l'investigation nécessaire allait prendre du temps… Le collectif équatorien se sent donc seul dans cette lutte, mais pas démotivé. En ce 17 mai, on entendra encore parler d’eux à Quito, la capitale, où plusieurs manifestations contre les cliniques feront un bruit qui ira peut-être jusqu'au ministère de la Santé. |
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