23/05/2012 Pour avoir le droit de se combattre verbalement, homos et homophobes anglais ont décidé de s’allier dans la campagne «Feel free to insult me». Une arme à double tranchant. Il est rare de voir des ennemis faire cause commune, mais ça l’est encore plus quand ils se battent pour… le droit de s’insulter! La campagne anglaise «Feel free to insult me», («Soyez libres de m’insulter») a pourtant réussi cet exploit. On y trouve l’activiste LGBT Peter Thatchell aux côtés de parlementaires conservateurs et du Christian Institute, ceux-là même qui s’opposent plus ou moins violement au mariage gay. Mais Thatchell estime qu’il ne se compromet pas dans cette alliance: «La liberté d’expression appartient à tous, mêmes à ceux avec qui vous êtes en désaccord. L’échange libre d’idées – y compris injurieuses – est la caractéristique principale d’une société libre et démocratique. Nous avons mis nos différences de côté pour défendre cette liberté.» En d’autres termes, pour avoir le droit d’attaquer verbalement ses ennemis d’hier et de demain, Peter Thatchell s’allie avec eux aujourd’hui. Cela signifie bien sûr que ces mêmes ennemis pourront l’attaquer aussi, mais c’est le prix à payer, estime-t-il. Amis aujourd’hui mais ennemis de toujours C’est contre une partie de la section 5 du Public Order Act de 1986 que «Feel free to insult me» se bat. Ce texte interdit les «mots ou comportements insultants» susceptibles de provoquer des «persécutions, l'inquiétude ou le désarroi». Peter Thatchell a déjà été arrêté pour avoir enfreint cette loi, notamment lorsqu’il manifestait contre le groupe islamiste Hizb ut-Tahrir, qui appelait à l’exécution des homosexuels. D’un autre côté, des religieux qui expliquaient aux passants qu’être gay est un péché avaient aussi été arrêtés, de même que les membres de l’Eglise Baptist de Westboro brandissant des panneaux appelant à «la peine de mort pour les tapettes». Un risque pour les gens vulnérables Cette campagne pourrait bien avoir du succès. Selon un sondage, 62% des parlementaires estimeraient que ce n’est pas à l’Etat de réguler les insultes. Seuls 17% pensent que le droit à l’insulte empêcherait la police de protéger la population correctement. C’est aussi le point de vue de Maître John Cooper: «Ceux qui ont monté cette campagne sont des gens sûrs d’eux et assez forts pour ignorer les insultes. Mais la loi n’est pas là pour les protéger eux, elle est là pour les personnes vulnérables. Pour certains, une insulte particulièrement vicieuse peut être aussi dangereuse qu’un poing dans la figure.» «Feel free to insult me» assure que cette réforme n’enlèvera aucune protection à la population. La loi «protège contre les comportements menaçants et abusifs, et cela suffit comme garantie». La campagne a débuté mercredi 16 mai. Si elle fait déjà grand bruit, il est trop tôt pour mesurer sa popularité. Regardez David Davis (photo ci-dessus), membre du Parlement, expliquer pourquoi il soutient cette initiative (en anglais): |
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