13/06/2012 REVUE DE PRESSE. «Le Monde» révèle que la police libanaise examine les parties anales d'homosexuels présumés, dans ce pays où l'homosexualité est interdite. Les inspections, surnommées les «examens de la honte» et jusqu'ici «connues dans les milieux homosexuels», viennent d'être dénoncées par plusieurs associations libanaises, et révélées dans un article (abonnés uniquements) dans Le Monde paru ce week-end. Selon celles-ci, il s'agit de se déshabiller face aux policiers puis de se pencher en avant ou de s'accroupir, afin qu'un médecin «détermine leur orientation sexuelle» (sic), c'est-à-dire des stigmates qui pourraient laisser supposée une homosexualité de la personne – d'après l'article, personne ne semble imaginer que des homosexuels puissent n'être qu'actifs… Passibles d'un an de prison Et ce, sans compter qu'évidemment, même «les médecins légistes reconnaissent que la forme de l'anus ne constitue pas une preuve déterminante ni suffisante (d'homosexualité). Selon eux, seule la présence de sperme dans ces parties peut prouver l'acte (sexuel), or cela suppose une pénétration non protégée», bref, «une atteinte aussi inutile qu'immorale» selon l'avocat Nizar Saghieh, engagé dans l'association L'Agenda juridique qui dénonce ces actes. Dans quel but les policiers feraient-ils ces terribles examens? Pour mettre la pression sur des gays présumés, probablement. Dans ce pays, l'article 534 du code pénal considère toujours que les rapports sexuels «contraires aux lois de la nature» doivent être punies d'un an de prison. Un juge avait estimé en 2009 que cette loi était trop «confuse» pour être appliquée, mais elle reste encore en vigueur. «Actes de torture» Les associations ont commencé à se mobiliser contre ces pratiques lorsque trois jeunes hommes ont été interpellés en avril à Beyrouth près du domicile d'un leader politique, dont on ignore le bord. Afin peut-être de trouver des charges contre eux, les «suspects», dont l'un est jugé efféminé, sont emmenés dans un commissariat spécialisé dans les affaires de mœurs, où ont été pratiqués ces tests humiliants, véritables «actes de torture» selon l'association Human Rights Watch. Toujours selon l'article, la mobiilsation a été médiatisée et très suivie sur les réseaux sociaux, sans que les autorités ne prennent la peine de réagir. L'émotion suscitée par cette affaire suffira-t-elle à faire cesser ces pratiques? Rien n'est moins sûr… |
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