21/06/2012 La plus grande association scoute des Etats-Unis doit examiner une résolution qui mettrait un terme du tabou gay dans ses rangs. Il paraît que les scouts sont toujours prêts. Mais sont-ils prêts à entrer dans le XXIe siècle? C'est, en bref, la question posée à Boy Scouts of America (BSA). Il y a dix jours, un porte-parole a confirmé que les instances dirigeantes de l'organisation scoute, la plus importante des Etats-Unis, examineront dans les mois qui viennent une résolution qui permettrait à des adultes ouvertement gays d'exercer des fonctions d'encadrement au niveau local. Une révolution pour cette institution veille de 102 ans et forte de 2.8 millions de membres. «C'est une très bonne nouvelle», se félicite Zach Wahls (photo), fondateur de Scouts for Equality, un groupe qui milite pour la fin du tabou gay chez les Scouts. «En tant que scout et fils d'un couple lesbien, voir ce changement en mouvement signifie beaucoup pour moi». Zach Wahls s'est fait mondialement connaître en 2011, lorsqu'il a défendu le mariage pour les couples de même sexe dans l'Iowa où il est légalisé, devant la Chambre des représentants qui voulait s'y attaquer. La vidéo de son intervention avait fait le tour du monde. Pétitions Voilà BSA une nouvelle fois face à un casse-tête: rester fidèle à ses racines chrétiennes dans une ère où l'homosexualité est mieux acceptée, en particulier chez les jeunes. Tout commence en 1991, par le vote d'une résolution stipulant que l'homosexualité (comme l'athéisme) n'est «pas un modèle souhaitable pour les Scouts». Plusieurs fois attaquée devant les tribunaux, la décision n'a jamais été changée. En 2000, la Cour Suprême des Etats-Unis a jugé que, en tant qu'association privée protégée par le Premier Amendement, BSA avait le droit d'exclure les gays de ses rangs. Les opposants à cette politique n'ont pas baissé les bras. Pas plus tard que fin mai, à l'occasion du congrès national de BSA, Zach Wahls a remis au conseil national une pétition de près de 300 000 signatures en soutien à Jennifer Tyrell, une cheftaine lesbienne exclue en raison de son orientation sexuelle. Liberté de recrutement La résolution, qui sera examinée en sous-comité avant de faire l'objet d'un vote en mai 2013, a été soumise en avril dernier par un scout anonyme. Elle prévoit de donner à chaque groupe local agréé par BSA la liberté de fixer sa politique de recrutement des cadres. «Alors que nous examinons cette résolution avec attention, il n'y aucun projet de changement de cette politique», indique cependant Redon Smith, porte-parole de Boy Scouts of America. En cas d'échec, Wahls a d'ores et déjà indiqué qu'il intenterait un procès contre BSA. «Jusqu'au jour où ils mettront un terme à cette politique, ils diront qu'ils n'en ont pas l'intention, estime-t-il. Mais il est clair que cette position leur coûte en terme de soutiens et de membres». |
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