31/07/2012 C'est lors de ses funérailles que la première femme américaine à être allée dans l’espace, Sally Ride, a décidé de révéler publiquement qu'elle était en couple avec une femme. Un coming out dont certains regrettent qu’il soit posthume. On la connaissait pour être la première femme américaine à être allée dans l’espace, en 1983, et Sally Ride n’en demandait pas plus. C’est pour ça qu’elle n’a pas fait son coming out de son vivant. C’est mardi, lors de ses funérailles, que sa partenaire de 27 ans, Tam O'Shaughnessy, a officialisé leur relation. L’ancienne astronaute de 61 ans est décédée le 23 juillet dernier d’un cancer du pancréas. Si Sally Ride ne cachait pas sa relation avec Tam O'Shaughnessy à San Diego, où elles vivaient, peu de gens se doutaient de son orientation sexuelle, notamment parce qu’elle avait été mariée à un astronaute de 1982 à 1987. Une perte pour la communauté Cette révélation posthume a suscité de nombreuses réactions. Certains regrettent que Sally Ride n’ait pas voulu être un exemple pour les LGBT de son vivant. D’autres estiment qu’au moins, elle a fini par révéler son homosexualité et qu’elle pourra entrer dans le panthéon des homosexuel-le-s qui ont compté dans l’histoire. Fred Sainz, de Human Rights Campaign, fait partie de ceux qui regrettent ce coming out tardif: «Les Américains n’ont pas eu connaissance de cette immensément important aspect de sa vie. Cela les aurait pourtant aidé à nous comprendre, nous les homos, et notre contribution à la société.» Sainz comprend malgré tout qu’il a dû être difficile pour Sally Ride d’être honnête durant sa carrière d’astronaute: «Il est évident qu’elle aurait été virée si elle avait fait connaître son orientation sexuelle alors qu’elle travaillait pour la NASA», affirme-t-il. Faire son coming out, une obligation morale? Mais révéler son homosexualité ou sa bisexualité - car la précision n’est pas apportée dans le cas de Sally Ride - est-il une obligation morale pour les personnages publics? Si les sociologues estiment que les exemples donnés par les personnalités aident les jeunes à être plus à l’aise avec leur orientation sexuelle, obliger quelqu’un à assumer un rôle d’exemplarité est plus discutable. «Nous sommes dans une aire où la vie privée est remise en cause, analyse Justin Sitron, du centre d’étude des sexualités de l’Université de Widener. Si vous êtes gay ou lesbienne, on attend de vous que vous viviez votre orientation publiquement. Si vous gardez le secret, alors vous n’êtes pas un digne représentant de la communauté. Il faut changer cela». Dire que Sally Ride a raté sa chance de devenir un modèle de son vivant à cause de sa relation cachée n’est pas non plus lui faire honneur. A travers sa fondation Sally Ride Sciences, elle a essayé de promouvoir les mathématiques et les sciences auprès des jeunes femmes pour que ces domaines ne soient plus réserves aux hommes. Selon beaucoup, elle œuvre enfin aujourd’hui pour la communauté. |
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