03/08/2012 Fast-food spécialisé dans le poulet, Chick-Fil-A est au cœur d'une polémique nationale après les propos de son PDG contre le mariage des homos. Derrière les portes vitrées du 5-11 University Place, à Manhattan, une tempête gronde. Dans cette résidence universitaire appartenant à New York University (NYU) se trouve le seul Chick-Fil-A de New York, une chaîne de fast-food spécialiste des hamburgers au poulet et d'autres produits hypercaloriques. Cinq millions aux anti-gays Mi-juillet, son PDG, Dan Cathy, a déclaré à un site d'information chrétien qu’il assumait l’opposition de son entreprise au mariage homosexuel. «Nous soutenons la famille – la définition biblique de l’unité familiale», a-t-il dit, provoquant un tollé dans l’Amérique gay. A New York, la porte-parole lesbienne du conseil municipal, Christine Quinn, qui veut briguer la mairie, a appelé à la fermeture du restaurant de NYU contre l’avis du maire actuel Michael Bloomberg, et lancé une pétition pour demander au patron de s’excuser. L’épisode n’est que le dernier en date dans une saga qui réunit des protagonistes aussi divers que Sarah Palin, Dieu et les Muppets. Fondé en 1967 par S. Truett Cathy (le père de Dan), un protestant conservateur, Chick-Fil-A s’est développé dans les centres commerciaux du sud des Etats-Unis. Sa compagnie, gérée «à la chrétienne» – ses employés ne travaillent pas le dimanche par exemple – compte plus de 1.600 établissements aux Etats-Unis et pèse quatre milliards de dollars. Une somme que la famille Cathy réinvestit dans des causes peu friendly: elle a donné cinq millions de dollars entre 2003 et 2010 à des groupes anti-gays, selon l’organisation Equality Matters. Les Muppets au renfort Les propos de Dan Cathy ont fait déborder le vase. Une pétition appelant au boycott de l’enseigne a recueilli plus de 6.000 signatures. Jim Henson Co., le producteur des fameux Muppets, qui proposait un jouet avec certains repas du fast-food, a mis un terme à sa collaboration avec la chaîne et reversé l’argent de la prestation à GLAAD, une association de défense des LGBT dans les médias. Et Thomas Menino et Rahm Emanuel, maires de Boston et Chicago, ont indiqué que l’enseigne n’était pas la bienvenue chez eux. Un comble en pleine crise. «En tant que compagnie privée, Chick-Fil-A a le droit de se mettre à dos autant de clients qu'elle veut, mais chaque client a le droit de se faire entendre», estime Harndon Graddick, le directeur de GLAAD, qui a appelé à un kiss-in vendredi dans les établissements de l’enseigne. Menu de société Les pro-Chick-Fil-A sont aussi montés au créneau. Hier, des milliers américains se sont donnés rendez-vous dans les restaurantes en signe de soutien, donnant lieu à des files d'attente énormes (voir la vidéo). Sarah Palin n'a pas été en reste; elle a posté sur Facebook une photo d’elle et de son mari Todd dans un restaurant du Texas avec ce message: «Nous avons fait un détour par Chick-Fil-A dans les Woodlands pour soutenir une grande entreprise.» Une grande entreprise qui, si l’on en croit plusieurs sites, aurait créé de faux comptes Facebook pour répondre aux critiques. Ce qu’elle dément. «Nous avançons, nous laissons le débat sur le mariage des homosexuels au gouvernement et à l’arène politique», a-t-elle indiqué dans un communiqué. En attendant peut-être de trancher un jour le débat, les Américains ces jours-ci doivent répondre à la question: «Poulet? Or not poulet?» Regardez un reportage sur le soutien à Chick-Fil-A hier aux Etats-Unis (en anglais): |
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