09/08/2012 Le procès des Pussy Riot a pris fin mercredi 8 août. Une journée d'audience pendant laquelle les trois jeunes femmes inculpées ont pris la parole pour la toute dernière fois. En attendant le verdict, annoncé le 17 août prochain, retour sur un procès moscovite comme on n'en faisait plus. Elles auraient pu avouer leur «crime» en échange d'un jugement moins sévère. Elles ont préféré se défendre jusqu'au bout. La justice russe n'a pas réussi à faire chanter les Pussy Riot. Accusées de hooliganisme pour leur prière punk anti-Poutine chantée en février dans la cathédrale du Christ-Sauveur de Moscou, Nadejda Tolokonnikova, Maria Alekhina et Ekaterina Samoutsevitch encourent trois ans de camp, suivant les réquisitions du procureur. Trois ans, c'est beaucoup moins que les sept ans de prison évoqués tout au long du procès. Mais c'est encore beaucoup pour ces trois jeunes femmes qui ont entre 22 et 29 ans et sont de jeunes mères pour deux d'entre elles. Pendant toute la durée de leur procès, les Pussy Riot ont affiché un sourire imperturbable. En détention depuis cinq mois, elles ont pourtant eu la vie dure. Ces dernières semaines notamment, elles ont dénoncé des tortures répétées entre les audiences, se plaignant d'être humiliées, empêchées de dormir et de se nourrir. Tout au long du procès, de nombreux soutiens n'ont cessé de se faire connaître: Sting, Yoko Ono, Madonna... De nombreux soutiens Tout au long du procès, de nombreux soutiens n'ont cessé de se faire connaître. De Sting à Yoko Ono, en passant par Madonna, qui en concert à Moscou mardi 7 août, a entamé un strip-tease sur scène et dévoilé, tatouée dans son dos, l'inscription «Pussy Riot». La star américaine a alors déclaré prier pour les jeunes chanteuses et espérer leur libération. Des soutiens artistiques mais aussi politiques: dans une lettre à l'ambassadeur de Russie à Berlin mercredi 8 août, 120 députés de la chambre basse du Parlement allemand (Bundestag), se sont dit «préoccupés» par la procédure judiciaire visant les Pussy Riot, une procédure et des conditions de détention qu'ils jugent «draconiennes» et «démesurées». Le procès choque d'ailleurs la plupart des Russes. Selon un sondage Levada organisé le mois dernier, seulement 36% d'entre eux approuvent la comparution des accusées devant les juges. Au sein même de la communauté orthodoxe, des voix s'élèvent pour condamner la sévérité des peines requises. Abasourdie par ce procès Lors de l'avant-dernière audience, l'une des avocates des Pussy Riot, Violetta Volkova, s'est dite abasourdie par la tenue de ce procès. «Il est difficile de croire que l'on est au 21e siècle», a-t-elle lancé. Le même jour, elle a prévenu qu'elle porterait cette affaire devant la Cour européenne des droits de l'homme si les jeunes femmes ne sont pas libérées à l'issue du procès, le 17 août prochain. Ce qui paraît probable. Mercredi 8 août, pour leur dernière prise de parole au tribunal, les Pussy Riot ont de nouveau dénoncé un procès stalinien. Un procès dont l'accusé est forcément coupable et que l'on n'écoute pas. Ce n'est pas faute d'avoir martelé que leur performance n'était en aucun cas méprisante pour la communauté orthodoxe mais un acte politique anti-Poutine. Et d'avoir rappelé que les valeurs qu'elles défendaient n'étaient autres que la justice, le respect mutuel, l'humanisme, l'égalité et la liberté. |
Webmaster / Éditeur : Monclubgay.com © | Réalisation : Nichetoo.net | ||
Conditions d'utilisation |
|