22/08/2012 Des homophobes doivent défiler aujourd'hui pour dénoncer les pratiques homosexuelles, passibles de 5 ans de prison dans le pays. Message de détresse de militants des droits humains africains. «Le 21 août, au Cameroun, une organisation appelée Rassemblement de la Jeunesse Camerounaise se réunit pour une célébration anti-gay, clamant que l'homosexualité est un "crime contre l'humanité". Ce groupe dit qu'ils agissent pour protéger les "valeurs africaines", mais la haine et la violence ne sont pas des valeurs africaines», écrivent dans une déclaration des associations du Cameroun, du Mozambique, du Malawi, du Maroc, du Kenya et d'Afrique du Sud - le seul pays ouvertement gay-friendly du continent. Situation extrême Au Cameroun, les gays et lesbiennes sont passibles de cinq ans de prison, et les arrestations restent fréquentes. Roger, étudiant, a été condamné en avril 2011 à trois ans de prison pour avoir envoyé un SMS amoureux à un autre homme. Son affaire est désormais en appel, et lui est en liberté provisoire depuis juillet... «Ce rassemblement anti-gay organisé alors que Roger se bat pour sa liberté montre à quel point la situation devient extrême au Cameroun», estime dans un communiqué Andre Banks, directeur exécutif du mouvement international AllOut, dont plus de 74.000 membres soutiennent la déclaration des militants africains. Le projet de cette journée de lutte contre l'homosexualité avait été révélé en juillet dernier. «Nous appelons le président du Cameroun, M.Paul Biya, à prendre position pour les droits humains et à arrêter cette répression anti-gay. Le président Biya doit mettre fin aux lois qui rendent l'homosexualité illégale», ont souligné les associations. «Une affiche annonçant le "jour anti-gay" déclare que "les hémorroïdes, l'incontinence et diverses infections sont la conséquence de l'homosexualité", dénonce Yves Yomb, directeur d'Alternatives-Cameroun, signataire du texte et cité dans le communiqué d'AllOut. Décriminaliser l'homosexualité est une étape importante pour répondre à la désinformation, la haine et la violence.» «Abroger les lois anti-gays du Cameroun» «Nous rassemblons des gens de tout le continent pour dire à notre pays que les voix pour l'égalité sont fortes», explique dans le communiqué Alice Nkom, avocate et présidente de l'Association pour la défense de l'homosexualité (Adefho), autre association camerounaise signataire qui a assisté de nombreux homosexuels emprisonnés. (...) C'est le bon moment de demander au président Biya de prendre position pour l'égalité, acquitter Roger et abroger les lois anti-gays du Cameroun.» |
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