25/08/2012 Pendant des années, Exodus a vendu des cures pour «guérir» l'homosexualité. Ces dernières semaines, son président a fait marche arrière. Mardi, dans une émission, il a expliqué pourquoi il ne croit plus que guérir soit possible... ou utile. C'est ce qui s'appelle un retournement de situation. Alan Chambers, président d'Exodus international, cette organisation proposant des cures pour guérir l'homosexualité, a fait volte-face mardi: «On ne peut pas continuer ces thérapies, elles sont néfastes». Cette opinion que beaucoup de psychologues clament depuis des années, Chambers l'a détaillée lors de l'émission Our America diffusée mardi soir sur la chaîne OWN, l'Oprah Winfrey Network. Slogan dépassé «Je ne crois pas que ‘'guérison'' soit le bon mot. Quand quelqu'un dit ‘'je peux guérir l'homosexualité'' cela me semble aussi bizarre que de dire qu'on peut guérir la tentation». En d'autres termes, le slogan d'Exodus «Changer est possible», doit aujourd'hui «être dépassé». Que s'est-il passé pour que Chambers, auto-proclamé «ancien gay», marié avec deux enfants, change ainsi d'avis? «Je dois être honnête, je suis toujours attiré» par les hommes a-t-il concédé. Pas question de quitter son épouse pour autant: «Suis-je hétéro? Je ne suis pas homo. J'ai une attirance hétérosexuelle pour mon épouse.» Relation La révolution n'est pas encore accomplie. Car, comme le font remarquer les associations LGBT, Alan Chambers estime encore que l'homosexualité est un péché. Pourtant, celui-ci estime désormais «que les chrétiens qui vivent leur homosexualité pourront aller au paradis avec moi s'ils ont une relation avec Dieu.» «Relation». Pour le président d'Exodus, tout est dans ce mot. «Je rencontre des parents qui n'ont jamais dit à personne que leur enfant était gay. C'est une tragédie. Nous devons aider ces parents à avoir une relation avec leur enfant, les aider à ne pas se concentrer sur ce qui les opposent» explique Chambers. «Paria» Lisa Ling, la présentatrice de Our America, va même jusqu'à lui demander: «Comment réagiriez-vous si l'un de vos enfants vous annonçait qu'il ou elle est gay?» Après avoir avorté une phrase commençant par «je ne sais pas si un de mes enfants choisira...», Chambers répond: «Il faut prendre une grande respiration et continuer la relation». Si le message est positif, beaucoup doutent de sa sincérité. L'association LGBT Truth wins out rappelle aussi le mal qu'Exodus a fait avec ses thérapies. Mais l'organisation est aussi lâchée par ses anciens alliés. Une dizaine de pasteurs a décidé de quitter l'organisation. David Roberts du site Ex-gay Watch estime que Chambers essaie de changer de direction parce qu'Exodus est devenu un «paria» dans une Amérique plus tolérante. Reste qu'il est encore trop tôt pour crier au miracle. Exodus n'embrasse pas l'homosexualité qu'elle continue de considérer comme une souffrance. C'est la manière d'aider les LGBT qui doit changer. L'idée qu'ils n'aient pas besoin d'aide n'est pas encore d'actualité. L'émission Our America n'est pas disponible en France, mais l'interview de Alan Chambers est visible sur Youtube (en anglais): |
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