31/08/2012 «La nourriture est toujours chaude, et l'alcool toujours frais.» Marc Solomon sait recevoir. L'association pro-mariage Freedom to Marry, dont il est l'un des responsables, a co-organisé, mercredi à Tampa (Floride), un brunch en marge de la convention républicaine. Au 41e étage d'un hôtel chic de downtown, une centaine de militants et sympathisants du parti de l'éléphant se sont retrouvés autour de bagels et de mimosas pour célébrer une espèce rare dans le paysage politique américain: les conservateurs qui soutiennent le mariage pour tous. «Le parti républicain s'ouvre, affirme Jim Kolbe, un gay qui a été le représentant républicain de l'Arizona pendant plus de vingt ans. C'est plus facile pour un républicain de faire son coming out aujourd'hui qu'il y a vingt ans.» Kolbe3 a l'habitude d'entendre qu'être gay et républicain n'est pas compatible. «Mes amis conservateurs disent qu'ils veulent moins de gouvernement. Je ne veux pas plus de gouvernement dans ma chambre. C'est cohérent», a-t-il pris l'habitude de répondre. Mais pour l'instant, force est de constater que l'establishment républicain n'a pas entendu ce message. Cette semaine, le parti de Mitt Romney a adopté un programme («platform») qui marque un tour de vis conservateur par rapport à celui de 2008. Le patron du lobby pro-famille Family Research Council, Tony Perkins, s'est vanté auprès du site Buzzfeed d'avoir écrit le paragraphe sur le mariage. Celui-ci critique fermement l'administration Obama pour ses positions pro-LGBT ainsi que les récentes décisions de justice contre le Defense of Marriage Act (DOMA), la loi qui définit le mariage entre un homme et une femme. Pourtant, les républicains gays réunis à Tampa soutiennent que leur présence n'a jamais été aussi importante au sein du parti. Si Mitt Romney ne donnera pas le mariage aux gays en cas d'élection le 6 novembre prochain (lire notre article), certains le considèrent capable d'avancer sur la reconnaissance fédérale des unions civiles, sous la pression d'une société de plus en plus tolérante envers l'homosexualité. «A la convention de 1992, nous n'étions pas les bienvenus. Aujourd'hui, nous sommes attendus», soutient Clarke Cooper, président des Log Cabin Republicans, un groupe pro-LGBT proche du parti républicain, co-organisateur du brunch de mercredi. «Le parti voit l'évolution de la société. Il sait qu'il ne peut pas diviser. Faire de la politique, c'est ajouter, et non soustraire.» Cooper, comme les autres, pense que l'avenir du combat pro-gay au sein du parti conservateur passera par la nouvelle génération de militants républicains, qui a grandi avec des individus LGBT. Freedom to Marry a récemment lancé Young Conservative for the Freedom to Marry, un groupe qui réunit de jeunes voix, homos et hétéros, favorables au mariage des homosexuels. Mercredi, il s'est payé une page de publicité dans le journal conservateur local pour appeler le parti à soutenir le mariage entre personnes de même sexe. «Je vois bien le parti devenir pro-mariage dans la décennie», souligne Sarah Longwell, une lesbienne de 32 ans membre de l'association. «Ça va prendre du temps», avance Ted McCormac, un proche du Tea Party dont le fils va bientôt se marier à son partenaire. «Il faut juste que nous nous respections. Nous pouvons être en désaccord mais pas désagréables.» Lors de ce fameux brunch, l'ancien représentant de l'Arizona Jim Kolbe s'adresse aux Log Cabin Republicans: |
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