11/09/2012 Pour la première fois, Sanne, âgée de 7 ans, a pu franchir en tant que fille les portes de l'école à la rentrée. Car cette petite fille est née dans un corps de garçon, et c'est sous le nom de Senne (prénom masculin) qu'elle a débuté sa scolarité. Mais Sanne s'est toujours sentie fille, comme c'est le cas pour un enfant sur 2.000. «Trouble de l'identité de genre», ont diagnostiqué les psychiatres. Et elle est finalement venue à bout des résistances de ses parents. Les médias flamands ont raconté l'enfance de Senne qui, dans les magasins de vêtements, demandait toujours à acheter des robes. «Je veux être une fille», ne cessait de répéter l'enfant depuis l'âge de 5 ans. «Oui, mais tu es un garçon», répondait sa mère. Pour la fête de Saint-Nicolas (l'équivalent du Père Noël en Belgique), ses parents expliquent que Sanne demandait des poupées, et que si elle n'obtenait pas ce qu'elle voulait, elle jouait avec les jeux de sa sœur. Elle empruntait les talons de sa mère, n'invitait que des filles à son anniversaire... Même si ces histoires ne sont pas rares et ne signifient rien en soi, elles semblaient, chez cet enfant, poussées à l'extrême. Sa souffrance devenait intolérable pour ses parents, qui ont consulté des psychologues et découvert que leur enfant souffrait de dépression. En juin, ils ont donc décidé d'accepter le genre féminin de Sanne. «Le jour où Senne a pu porter sa première robe, son visage s'est illuminé», confie sa maman. Ils l'appellent désormais Sanne, et parlent d'elle, et plus de lui. «C'est le même enfant, seul l'emballage est différent», disent-ils. Aujourd'hui, Sanne, qui était une enfant asociale et renfermée, semble épanouie. Mais la décision de ses parents fait débat en Flandre. La rentrée scolaire de Sanne a d'ailleurs été suivie avec curiosité. L'école avait bien sûr été prévenue et un psychologue était présent en classe pour aider Sanne à répondre aux questions de ses petits camarades. Une soirée d'information sera également organisée pour leurs parents. «Je suis certaine d'être une fille et pas un garçon», a expliqué Sanne. Mais l'enfant n'est pas au bout de ses peines... Lors des cours de natation par exemple, elle ne pourra pas se changer dans le vestiaire des filles. Et progressivement, son corps va changer et son physique devenir plus masculin. Ses parents ont décidé de prendre le risque, bien que des spécialistes de l'Université de Gand estiment que 80% des enfants «victimes de troubles de l'identité de genre» finissent par accepter leur corps. A l'inverse, beaucoup de trans se reconnaissent dans l'histoire de Sanne et confient qu'ils étaient déjà certains de leur genre à l'âge de 4 ans, que personne ne peut comprendre ce que ressent l'enfant et que la décision de ses parents est admirable. Pour la suite de sa transition, Sanne pourra décider à 16 ans si elle entame un traitement hormonal, et pourra envisager une opération à partir de 18 ans. |
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