07/11/2012 La mesure du ministre de la Justice doit laisser le temps aux parlementaires de débattre sur les lois criminalisant l'homosexualité, que les élus pourraient juger anticonstitutionnelles... Nouvel épisode dans le feuilleton de la (dé)pénalisation de l'homosexualité au Malawi. «Si nous continuons à arrêter et à poursuivre les gens sur la base des dites lois, et que plus tard de telles lois se révèlent être anti-constitutionnelles, ce serait un embarras pour le gouvernement, a déclaré le ministre de la Justice, Ralph Kasambara, dans une interview à l'agence Reuters. (...) Il est préférable de laisser un criminel s'échapper que de jeter de nombreux innocents en prison.» Inspiration La Constitution du Malawi, petit pays d'Afrique australe, stipule entre autres: «La dignité et la valeur inhérentes à chaque être humain requièrent que l'Etat et toutes les personnes doivent reconnaitre et protéger les droits humains fondamentaux et les opinions de tous les individus, groupes, minorités, qu'ils aient le droit de vote ou non.» Aux parlementaires, désormais, de statuer sur les lois qui prévoient 14 ans de prison pour les gays et, depuis février 2011, 5 ans pour les femmes... L'annonce du ministre de la Justice a été saluée par les défenseurs des droits des homosexuels. Le Malawi «devrait servir d'inspiration aux autres pays qui criminalisent l'homosexualité», commente l'ONG américaine Human Rights Watch (HRW) dans un communiqué. La décision de cet Etat - où un «couple» d'hommes avait condamné en 2009, avant d'être gracié - «a donné espoir à des milliers de personnes qui risquent des peines de prison», souligne Tiseke Kasambala, directeur du plaidoyer Afrique de HRW, cité dans le communiqué. «Laisser chaque pays faire sa route» «C'est une solution africaine à un problème africain, et le ministre Kasambara et la présidente (Joyce) Banda devraient être félicités pour leur position et leur prévoyance, estime pour sa part dans un communiqué André Banks, directeur exécutif du mouvement LGBT international AllOut.org. Les lois qui rendent illégal le fait d'être gay sont une importation occidentale et le Malawi a tracé sa propre voie pour défaire l'héritage tenace et tragique des lois coloniales britanniques qui font un crime de vivre ouvertement et d'aimer la personne de son choix.» En mai, la présidente Joyce Banda, 62 ans, avait déclaré que «les lois sur l'indécence et les actes anormaux devraient être abrogées». Mais en septembre, elle a nuancé ses propos et souligné que «les Malawites ne sont pas prêts pour gérer cela maintenant ». Elle avait précisé: «Moi, en tant que chef, je n'ai aucun droit d'influencer comment les gens se sentent. (...) La meilleure chose que le monde puisse faire est de laisser chaque pays faire sa route, laisser chaque pays avoir ce débat librement, sans la pression d'être forcé». |
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