20/11/2012 Barney, et au moins sept autres gays, ont été assassinés dernièrement autour de Johannesburg. Ils auraient été mis en contact avec leur agresseur via des sites de rencontres. La police sud-africaine est sur les traces d’un gang qui ciblerait la communauté gay. Trois hommes, âgés de 19 à 22 ans, ont été arrêtés le 9 novembre. Ils sont soupçonnés d’avoir tué Barney van Heerden (photo), un homosexuel sud-africain de 39 ans, qui avait été retrouvé mort le 19 septembre 2011 à son domicile d'Orange Grove, un quartier situé au nord-est de Johannesburg. Il était nu et avait été étranglé. Des meurtres connectés? Outre Barney van Heerden, sept autres homosexuels ont été assassinés dans des circonstances similaires dans la région de Johannesburg, entre avril 2010 et février 2012. Après avoir affirmé que les meurtres n’étaient probablement pas connectés entre eux, la police semble désormais avoir une piste qui indiquerait l’inverse. «Les trois hommes arrêtés ne sont pour l’instant accusés que d’un seul meurtre, mais nous pensons qu’ils pourraient être liés à au moins quatre meurtres», a déclaré Neville Malila, porte-parole de la police pour la province de Gauteng, qui englobe la capitale économique sud-africaine. D’autres personnes seraient, par ailleurs, soupçonnées de faire partie de ce gang, dont le modus operandi serait de gagner la confiance d’une victime potentielle pour s'introduire chez elle et l’assassiner. Il semblerait que, dans plusieurs cas, la victime ait rencontré son agresseur via des sites de drague sur internet. Au cours des derniers mois, des associations LGBT avaient dénoncé la lenteur de l’enquête. «La police prend très au sérieux les crimes contre les minorités, et fera tout ce qui est en son pouvoir pour que la justice soit rendue», a répondu le porte-parole de la police. Il a ajouté que des condamnations avaient déjà été prononcées en lien avec certains de ces meurtres. Deux hommes ont été condamnés respectivement à 3 et à 15 ans de prison pour avoir été trouvés en possession d’objets appartenant à deux des victimes. Peu de transparence La police pense que le vol serait le motif principal des crimes et refuse de commenter sur la possibilité qu’un sentiment homophobe ait pu jouer un rôle. Du matériel électronique aurait été dérobé chez plusieurs victimes mais, dans certains cas, les enquêteurs n’ont pas pas réussi à déterminer ce qui a été volé, ni même si quelque chose a été volé. «Il y a peu de transparence sur l’enquête, regrette Luiz De Barros, porte-parole de l'association gay sud-africaine OUT. Mais même si l’homophobie n’a pas été le motif principal de ces crimes, ceux-ci démontrent que les homosexuels sont souvent vulnérables. Certains n’osent pas parler ouvertement de leur homosexualité, se servent d’Internet pour faire des rencontres discrètes, et n’informent pas leur entourage lorsqu’ils ont rendez-vous avec un inconnu». Les trois hommes soupçonnés de meurtres ont comparu cette semaine devant le tribunal de Johannesburg. L’affaire a été ajournée au 10 décembre prochain. |
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