29/11/2012 L'agence de presse américaine Associated Press a demandé à ses journalistes de ne plus utiliser les termes «homophobie» ou «transphobie» dans leurs articles, pour gagner en précision. Explications. L'agence de presse américaine Associated Press a décidé de bannir de son vocabulaire les termes «homophobie» et «transphobie» de son guide de langage destiné aux journalistes. Le mot «islamophobie» est également rayé de la liste. Le Stylebook, distribué aux 3400 employés de l'agence, explique que le suffixe «-phobie» ne devrait pas être utilisé dans des contextes sociaux ou politiques, puisqu'il s'agit d'une «peur irrationnelle, incontrôlable, souvent une forme de maladie mentale.» Un terme «imprécis» pour les journalistes «Une phobie est un terme médical ou psychiatrique qui désigne un désordre mental sévère, explique Dave Minthorn, rédacteur en chef adjoint du guide. Ces termes ont été utilisés par le passé et nous pensons qu'ils ne sont pas suffisamment adaptés. Surtout l'homophobie - c'est complètement à côté de la plaque. Cela attribue une invalidité mentale à quelqu'un - un élément dont ne pouvons pas avoir connaissance en tant que journaliste. Cela semble imprécis.» Le créateur du terme, le psychologue George Weinberg - qui le faisait figurer pour la première fois en 1972 dans son livre Society and the Healthy Homosexual - est monté au créneau pour défendre son mot. «Il englobe à la fois un état d'esprit et un ressenti» «C'était un mot durement gagné, comme vous pouvez l'imaginer. J'ai même eu des menaces de mort.» «Un mot établi» Pour lui, les actes anti-gay sont toujours basés sur la peur. «Peut-être l'envie, dans certains cas» mais «cela relève de la psychologie.» «Nous n'avons pas d'autres mots pour ce dont nous parlons, celui-là est établi. On utilise bien «freelance» pour des auteurs qui, pourtant, ne jettent plus de lance.» Peu de freelances savent en effet que c'est Sir Walter Scott qui a utilisé le terme «freelance» pour la première fois dans Ivanhoe pour décrire un mercenaire médiéval. «Cela semble curieux que ce mot fasse l'objet d'un examen minutieux quand des mots comme triskaïdekaphobie (la peur du nombre treize) ne pose pas de problème.» Le manuel est déjà modifié en ligne, la version imprimée sera disponible l'année prochaine, et les associations américaines, si elles ont l'air d'accepter les arguments de l'Associated Press, se posent toutefois une question: quel autre mot pourrait-on utiliser? Dans les rédactions d'AP, il semblerait que le terme «anti-gay» ait obtenu les faveurs des journalistes. |
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