10/01/2013 Franky et Jonas avaient été arrêtés en juillet 2011, notamment parce que leur allure était trop «féminisée». Ils avaient ensuite écopé de la plus lourde peine pour homosexualité... Franky et Jonas vont recouvrer la liberté. Ces deux Camerounais accusés d’homosexualité «ont été déclarés non coupables par la Cour d'appel du Centre», explique dans un communiqué diffusé hier un collectif de trois associations gay-friendly, dont l’Association de défense de l’homosexualité (Adefho). «Cette décision (…) constitue une première dans l'histoire du Cameroun», souligne ce collectif, qui salue le «courage des juges de la Cour d'appel du Centre qui ont fait preuve d'indépendance et de sang-froid» et «exhorte tous les magistrats en charge des affaires d'homosexualité au Cameroun à suivre la même direction». Ils les soupçonnaient de «se tripoter» «Nous n’avons pas encore les motifs de cette décision, mais la cour a sans doute suivi nos arguments, déclare à TÊTU.com Me Alice Nkom, présidente de l’Adefho. Nous avons notamment dit qu’on ne peut pas condamner quelqu’un parce qu’il a l’air d’une femme ou parce qu’avec un autre ils se tripatouillaient les parties génitales. Ça n’a pas de sens! Et l’homosexualité est ici punie sur la base du flagrant délit, et là, ce n’est pas le cas». Franky, 23 ans, et Jonas, 22 ans, ont été arrêtés en juillet 2011 en raison de leur apparence (maquillage, coiffure, vêtements) et, selon le quotidien camerounais Le Jour, parce qu’ils ont tenté de soudoyer les policiers les soupçonnant de «se tripoter». Une fois au commissariat, ils auraient «avoué» leur homosexualité, mais la défense dénonce des aveux extorqués. Menaces de mort Reste que le Tribunal de première instance du Mfoundi, dans la capitale politique Yaoundé, les a condamné le 22 novembre 2011 à la peine la plus lourde pour homosexualité: cinq ans de prison et une amende de 200 000 FCFA (environ 305 euros), auxquels s’ajoutent des frais de justice s'élevant à 350 euros environ. Dans sa plaidoirie, le procureur avait fustigé l’homosexualité, la qualifiant «d’abomination» et de «malédiction». Les avocats de la défense camerounais Alice Nkom Alice et Michel Togue, et l’avocate suisse Saskia Ditisheim - également présidente d'Avocats Sans Frontières Suisse - avaient fait appel de cette condamnation. Dans le cadre de cette affaire, Me Nkom et Togue ont reçu des «menaces de mort» ainsi que «les membres de leur famille», selon le communiqué. |
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