12/02/2013 Le souverain pontife vient d'annoncer sa démission. Le prochain pape, qui pourrait être élu d'ici Pâques, pourrait-il amorcer une position plus tolérante de l'Église sur l'homosexualité ou encore le préservatif? L'annonce de la démission du pape Benoît 16, ce matin, a plongé tout le monde, et Christine Boutin en particulier, sous le choc. Interrogée sur BFMTV quelques minutes après cette annonce, la présidente du Parti démocrate-chrétien a parlé de «choc immense, inouï, pour les catholiques bien sûr, mais aussi pour le monde entier. Pour la catholique que je suis, il y a une dimension spirituelle aussi forte, dont on ne comprend pas obligatoirement toute la portée». D'après elle, Benoît 16 a été un pape «parfaitement adapté à notre temps». Pas de changement? Le site d'Europe 1 relève que les journalistes de BFMTV l'ont interrogée sur les conséquences possibles sur le vote de la loi sur le mariage pour tous, demain à l'Assemblée nationale. Christine Boutin a été on ne peut plus claire: «Non non, pas du tout, pas du tout. (…) Je suis convaincue qu'il n'y aura pas de changement dans la ligne, quel que soit le pape. (…) Ça n'a rien à voir, et ça ne changera rien à la position de l'Eglise sur le mariage homosexuel». S'il est trop tôt pour savoir quelle sera la ligne du prochain pape sur l'homosexualité ou le VIH, on peut toutefois noter que Benoît 16 a été particulièrement réfractaire à ses questions. On se souvient qu'en 2009, alors qu'il se rendait pour la première fois en Afrique – un continent ravagé par le virus du sida - il avait déclaré: «On ne peut pas régler le problème du sida avec la distribution de préservatifs. Au contraire (leur) utilisation aggrave le problème». Des propos qui avaient suscité une onde de choc, à tel point que le Parlement belge les avait officiellement qualifiés d'«inacceptables». Capote pour les prostitués Un an plus tard, il a pourtant été le premier pape à reconnaître l'utilité du préservatif «dans certains cas», citant l'exemple «d'un prostitué» (masculin, donc). Pour lui, cela peut être «le premier pas vers une moralisation, un premier acte de responsabilité pour ouvrir à nouveau la conscience au fait que tout n’est pas permis et qu’on ne peut pas faire tout ce qu’on veut.» Tout en estimant que «se polariser seulement sur le préservatif signifie la banalisation de la sexualité». Quant à la reconnaissance de l'homosexualité, le moins que l'on puisse dire est que Benoît 16 a été arc-bouté sur les positions les plus conservatrices de l'Eglise. Il y a un mois à peine, il condamnait ce qu'il appelle «l'idéologie du genre ou gender»: «L'Eglise, a-t-il dit en recevant des agents de l'aide catholique au développement, redit son grand “oui” à la dignité et à la beauté du mariage (…) et son “non” à des philosophies comme celle du genre, puisque la réciprocité entre masculin et féminin est l'expression de la beauté de la nature voulue par le Créateur». «Décomposition de la société» «Le mariage est entre un homme et une femme pour fonder une famille, a répété il y a seulement cinq jours le «ministre de la Famille» du pape. Dévier de cette affirmation signifie emprunter des routes (…) qui ne portent certainement pas à la stabilité, mais à l'instabilité et à la décomposition de la société humaine». En raison de ces réticences, des pays très influencés par la doctrine catholique comme l'Italie ou la Pologne ne proposent toujours aucun contrat d'union, même civile, aux couples homosexuels. Un nouveau pape aura-t-il un comportement plus tolérant vis-à-vis de l'homosexualité et moins réfractaire à l'usage du préservatif? N'en déplaise à Christine Boutin, tous les scénarios sont encore possible. A suivre… La plus ancienne association de défense des homosexuels au monde, l'association néerlandaise COC, a affirmé: «nous ne sommes pas attristés», souhaitant que «le nouveau pape fasse preuve de plus de bonté que lui envers les LGBT». |
Webmaster / Éditeur : Monclubgay.com © | Réalisation : Nichetoo.net | ||
Conditions d'utilisation |
|