15/02/2013 La proposition surprise d'évincer la lutte du programme olympique a provoqué un séisme dans le monde du sport. Les réactions se multiplient, parfois difficiles à comprendre, comme celle de cet entraîneur russe qui accuse les gays d'être derrière tout ça... Bien sûr, à chaque olympiade, c'est la même rengaine. La période de quatre ans qui sépare deux Jeux olympiques est pour les têtes pensantes du sport celle de la remise en cause: des disciplines nouvelles postulent pour une inscription au programme olympique, tandis que d'autres doivent céder la place. Bien sûr. Sauf que la décision prise dans ce sens mardi 12 février par la commission exécutive du Comité international olympique (CIO) a cette fois pris tout le monde de court. Et a constitué un petit séisme. Le wushu plutôt que la lutte? Alors que l'on savait le taekwondo et le pentathlon moderne (le sport du fondateur des Jeux olympiques modernes, le baron Pierre de Coubertin) dans le collimateur, c'est à la surprise générale... la lutte qui a été évincée du noyau dur du programme olympique pour les Jeux d'été de 2020. Or il s'agit de l'un des sports ancestraux des JO, antiques comme modernes. Si son exclusion n'est pas encore définitive et qu'en théorie la lutte peut encore sauver sa peau, la décision de la commission exécutive la met bel et bien en position de hors Jeux avancée. L'approbation du programme olympique de 2020 sera en effet actée lors de la session de septembre du CIO, à Buenos Aires, en même temps que le choix de la ville hôte de ces JO (Istanbul, Madrid ou Tokyo) or ce vote a valeur de recommandation. Concrètement, la lutte se retrouve à devoir faire acte de candidature, à l'instar de sept autres sports qui postulent à une inscription: le squash, l'escalade sportive, le karaté, le wushu, le baseball-softball, le wakeboard et le roller. Steeve Guénot «dégoûté» Si la discipline est dominée par l'Iran, la Russie, la Biélorussie, l'Azerbaïdjan ou la Turquie, la France n'est pas en reste et compte en ses rangs quelques beaux et bons spécimens de lutteurs. À commencer par Steeve Guénot, champion olympique en 2008 et médaillé de bronze en 2012, qui n'a pas caché sa tristesse et son incrédulité depuis Cuba où il se trouve en stage intensif avec l'équipe de France. «On ne s'y attendait pas du tout, a ainsi déclaré le cadet des frères Guénot dans L'Equipe. On sait bien qu'à chaque olympiade des sports se rajoutent et d'autres s'enlèvent... Mais de là à enlever la lutte, je suis choqué» Et le sexy Steeve d'ajouter: «Pour des sports comme le nôtre, qui ne vivent que pour les Jeux, ça va nous faire mal. Déjà qu'on a du mal à se développer, les gamins vont être démotivés. Quand on voit qu'ils rajoutent des sports qu'on voit toute l'année, comme le foot ou le golf, on est dégoûtés.» Et nous donc... La faute des gays? De la Fédération des Gay Games à l'animateur beefcake américain Mario Lopez, nombreuses ont été les réactions effarées à cette possible éviction de la lutte du programme olympique. Mais la plus incongrue (et homophobe) est venue d'un entraîneur russe, Vladimir Uruimagov. Celui qui a emmené vers l'or Alan Khugaev à Londres et avant lui Khasan Baroev à Athènes en 2004 a en effet déclaré à R-Sport que tout cette histoire était une conspiration du lobby gay! Qui n'aimait décidément pas la virilité. «Si on exclut la lutte maintenant, a-t-il dit, cela signifie que les gays dirigeront bientôt le monde.» Ben oui, parce que c'est connu: les gays détestent la lutte et les lutteurs... |
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