Triple homicide à New York: la communauté LGBT en alerte
18/02/2013
Après le meurtre de trois gays en trois semaines, les appels à la prudence se multiplient, notamment concernant les sites de rencontres.
Ils s'appelaient David Rangel, Joseph Benzinger et Charles Romo. Tous trois étaient ouvertement gays, dans la même tranche d'âge. Tous ont été retrouvés morts en l'espace de trois semaines. David Rangel, un prof au collège âgé de 53 ans, a été étouffé dans son appartement du Queens. Deux jours plus tard, Charles Romo, 48 ans, a été découvert partiellement dénudé, contre le lit de son appartement à Manhattan. Et la semaine dernière, le corps sans vie de Benziger, 54 ans, a été extrait d'un motel du Queens. Il a été étranglé, probablement à l'aide d'un tee-shirt.
Ce triple-homicide a suscité une vive émotion au sein de la communauté LGBT de New York. Notamment à Jackson Heights, le quartier du Queens où Rangel et Benziger ont été tués. Depuis plusieurs années, sa population LGBT grossit, au point de devenir la plus importante en dehors de Manhattan, souligne Pauline Park, présidente de Queens Pride House, le seul centre LGBT du Queens. « Comme Jackson Heights est un épicentre de la communauté gay, il est logique qu'une personne souhaitant s'attaquer à des homosexuels vienne ici ».
Rencontres sur internet = danger?
Malgré les ressemblances, la police new-yorkaise pense que ces crimes haineux ont été commis par des personnes différentes. Elle a déjà procédé à l'arrestation d'un ancienne relation de Benziger, suspectée du crime. Les associations restent en alerte, et appellent la communauté à la prudence, en particulier sur les sites de rencontres. La police pense que deux des victimes ont rencontré leur(s) tueur(s) en ligne.
«Ces dernières semaines, nous avons constaté une augmentation de la violence issue de rencontres avec des inconnus, dans les bars ou sur les sites, souligne Ejeris Dixon, directrice adjointe au New York City Anti Violence Project (AVP), une association qui cherche à faire reculer la violence contre les LGBT. AVP organisait, mercredi, une séance de sensibilisation sur les dangers des rencontres en ligne. Trente-cinq personnes y ont participé et ont partagé leurs conseils de protection en cas de mauvaise rencontre. «Ce genre de violence est souvent passé sous silence pour plusieurs raisons : l'homosexualité, la honte d'avoir eu une relation avec un inconnu..., poursuit Ejeris Dixon. Nous allons renforcer nos campagnes sur le terrain. Nous encourageons les utilisateurs de site de rencontres à appeler notre hotline avant d'aller à leur rendez-vous, et pas après, lorsqu'il est trop tard.»