01/03/2013 La plus haute instance canadienne vient de confirmer la condamnation d'un fervent homophobe pour «appels à la haine». L'homme en question distribuait des flyers de propagande contre les homos. Il y a des limites à ce que l'on peut dire au nom de la liberté d'expression et de culte, vient de trancher la Cour suprême du Canada en maintenant le délit d'incitation à la haine que contestait un fervent militant anti-homo. La plus haute instance du pays se penchait sur le cas de Bill Whatcot (photo ci-dessus), «ex-gay» et délinquant toxicomane à la petite semaine, devenu militant anti-gay et condamné pour appels à la haine par un tribunal des droits de l'homme. «Les avantages que comporte la suppression des discours haineux et de leurs effets préjudiciables l'emportent sur les conséquences néfastes qu'entraîne le fait de limiter une expression qui (...) contribue peu à promouvoir (...) la liberté d'expression», a décidé unanimement la Cour suprême. Climat de haine Une douzaine de groupes religieux, invoquant la liberté d'expression et de culte, ont plaidé en faveur de Bill Whatcott. Ce dernier avait a été sommé par la Commission des droits de la personne de la Saskatchewan de verser 17.500 de dollars à quatre personnes s'étant plaintes que quatre dépliants qu'il avait distribués dans cette province de l'ouest canadien constituaient une incitation à l'homophobie. Il lui avait été demandé de cesser la diffusion de cette documentation. Deux des prospectus dénonçaient avec virulence un projet visant à aborder la question de l'homosexualité dans les programmes des écoles publiques de cette province et deux autres incriminaient la section «homme cherche garçon» d'un revue homosexuelle locale. Le tribunal a estimé que la condamnation de Bill Whatcott pour les deux premiers tracts était «raisonnable», puisque ceux-ci «dépeignent le groupe ciblé comme une menace qui pourrait compromettre la sécurité et le bien-être d'autrui (...) et ils emploient des illustrations diffamantes et dénigrantes afin de créer un climat de haine». En ce qui concerne les deux autres, la Cour suprême a jugé que rien dans la loi de la Saskatchewan ne justifiait la condamnation de Bill Whatcott car «même s'ils sont choquants, les propos (qu'ils contiennent) ne traduisent pas le degré de haine que requiert l'application de l'interdiction». |
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